Le Projet Eternity (Light Novel)
TL;DR : j’écris une nouvelle histoire, lisez-là, le lien pour le premier chapitre est au bout de cet article.
Le projet Eternity, puisque c’est son petit nom pour le moment, est en gestation dans ma tête depuis la parution de Blind Spot il y a un an. J’avais préparé un prototype à faire lire à quelques rares élus pour Japan Expo 2014, puis je me suis pris d’autres trucs dans le genou : Jonetsu notamment, mais aussi la traduction et correction de Blind Spot en anglais, ainsi que divers projets d’importance à mon travail. Tout ça mis bout à bout occupaient 95% de mon esprit, les 5% restants étant dédiés à mon chat, aux jeux vidéo et aux animes et manga que j’ai suivis. Cela rendit toute tentative de réfléchir posément à une histoire vaine. Il faut bien se détendre dans la vie sinon on devient fou.
Le pire dans ce genre de cas, c’est qu’on est frustré car on a des bribes d’idées, une vision, mais on manque de trop de pièces du puzzle mental pour avoir une image parfaite de là où on va aller. Par exemple pour le moment, je ne sais toujours pas de quelle façon va se terminer l’histoire. Je sais dans quelle situation je veux la voir terminée mais le « comment y arriver » est encore pas mal flou.
Heureusement je suis bien entouré, et commencer à écrire va me permettre de faire marcher la machine à idées. On dit bien que l’appétit vient en mangeant !
Mais déjà, parlons un peu du synopsis, avant de continuer à parler de la naissance du projet.
Il était une fois…
Haruka, brillante scientifique et Jin, son compagnon, travaillent tout deux pour une multi-nationale portée sur la haute technologie. Alors qu’ils emménagent dans un quartier chic de Tokyo grâce à un coup de bol, le jeune couple rencontre une étrange jeune fille à la recherche de Haruka. Que lui veut-elle ? Pourquoi porte-t-elle des traces de blessures ? Quelle est sa véritable identité ?
J’avoue je ne suis pas très doué pour les synopsis. C’est mon éditrice qui rédigeait ceux de Blind Spot, il doit y avoir une bonne raison à ça !
Mais qu’importe !
Blind Spot étant terminé, je voulais me pencher sur une autre histoire. J’avais le choix entre ça ou une histoire d’heroic fantasy à la Slayers, genre que j’affectionne également, même si je suis particulièrement nul pour la fantasy, Enfin, n’écrit-on pas pour relever des défis ?
C’est dans cette optique que je me suis lancé dans Eternity. Une histoire complète, loin de la tranche de vie habituelle, avec de la science-fiction dans un contexte de monde réel comme savent si bien le faire les japonais dans leurs light novels ou mangas. Encore une fois, le style, les personnages, sont très inspirés du Japon. N’y voyez pas un weeabooisme aigu, mais plutôt une facilité d’écriture : ayant baigné dans l’univers du manga depuis mon adolescence, il me paraît plus aisé de concevoir des histoires imprégnées de cette ambiance, qui au risque de paraître affreusement cliché, oscille entre tradition et modernité. Oui il fallait que je la place. Autant on peut railler cette expression utilisée à tort et à travers, autant il faut bien avouer qu’elle est relativement juste. Les mangas nous montrent des japonais toujours accrochés à leurs traditions, cotoyant parfois des éléments de science-fiction comme des aliens, des robots, des voyages dans le temps ou des évènements surnaturels, tout en enrobant ça d’un bon paquet de vie quotidienne, qui permet bien souvent au lecteur de s’identifier aux personnage et de se dire, tel une Haruhi Suzumiya, que la vie serait bien plus amusante si tout ça pouvait nous arriver !
C’est ainsi qu’Eternity est né. Si Blind Spot était une histoire tranche de vie avec le twist de l’héroine malvoyante, il ne s’est guère passé de choses vraiment palpitantes (c’est un peu le but d’une histoire tranche de vie en même temps), j’ai décidé pour Eternity de changer de cap et d’inclure des éléments avec lesquels je ne suis pas forcément familier. Je suis sorti de ma zone de confort, en gros, et pas qu’avec l’histoire.
La technique
Après plusieurs essais, j’ai en effet réécrit le premier chapitre à la troisième personne. Dans les premières versions de ce premier chapitre, l’histoire était écrite à la première personne, du point de vue de Jin. Si c’était pertinent pour Blind Spot, c’était bien moins pratique pour Eternity, où la nécessité de raconter des moments de l’histoire hors des yeux de Jin se faisait sentir rapidement. Cependant, cela impliquait aussi de retravailler ma façon d’écrire le narrateur. Un narrateur omniscient certes, mais qui a bien moins de personnalité qu’un personnage établi comme Ayako l’était. Ayako pouvait se permettre de lancer des piques rapides entre deux lignes de dialogue, elle pouvait donner son avis sur un sujet et en exprimer tout le contraire, elle était capable d’insuffler une certaine vie au récit. Pour le moment, je ne suis pas pleinement satisfait de la narration dans Eternity car j’ai du mal à rendre ce narrateur un peu plus vivant, mais j’y travaille.
Et bien sûr, Saeko Doyle reprendra du service à mes côtés pour pondre quelques illustrations pour l’histoire. Elle fera aussi une partie du charadesign (l’autre partie, heh, c’est moi qui la fait, quand même :p). Tout cela, bien sûr, selon son emploi du temps de ministre (en gros, quand elle n’est pas en mode fangirl sur Psycho Pass, mais je peux la comprendre, cette série est tellement cool.)
Les pilliers du scénario
Passé ces quelques considérations techniques, il y a plusieurs points que j’ai voulu insérer dans l’histoire et qui ont motivé mon envie de l’écrire :
- Tout d’abord je voulais un couple adulte et qui s’aime, Jin et Haruka. Je souhaitais me tenir à l’écart des amourettes d’adolescent(e)s encore au lycée, comme beaucoup de mangas et light novels aiment nous abreuver. Même si c’est loin d’être une histoire géniale, le visionnage de l’animé Golden Time, en 2014 a eu l’effet d’une révélation : c’était exactement le genre d’atmosphere que je voulais écrire, même si ça se passait principalement encore une fois dans un milieu scolaire, ce que j’ai aussi évité en faisant travailler Haruka et Jin directement. Banri et Koko, le couple de Golden Time, représentait ce que l’on voit trop peu souvent dans les histoires à la japonaise. C’était loin d’être parfait mais je trouvais leur relation mignonne à souhait. Je me disais souvent « Merde, j’aurais tellement voulu écrire ça ! ». Plein d’autres aspects de l’anime m’ont bien moins plu mais passons.
- Je voulais une héroine forte, loin de la yamato nadeshiko japonaise. Haruka est une scientifique expérimentatrice. Elle est loin des clichés du genre, tout comme sa soeur Akari. De la même façon, Jin, qui est lui aussi versé dans les sciences, n’a pas suivi la même route que Haruka et a fini en garçon de bureau, destin qui malheureusement frappe de nombreuses personnes qui n’arrivent pas à suivre leurs rêves et à obtenir le poste qu’ils ont toujours rêvé d’avoir.
- L’un des points importants était également d’avoir une… androide ! Que voulez-vous, on ne se refait pas, et l’un de mes plus grands amours de manga reste sans nul doute Mahoromatic à qui je dois ce site web et ma passion inconsidérée pour les soubrettes (mais attention, pas celles qu’on trouve la plupart du temps dans les histoires, où elles sont particulièrement sexualisées. Non, moi c’est les Mahoro, les Mariel, les Sachi, les Maria que j’affectionne particulièrement. Mais je m’égare.) L’une des héroines de l’histoire n’est autre qu’une androide et j’ai bien l’intention d’explorer ça un peu plus en profondeur que ne l’ont fait d’autres histoires du même genre jusqu’à présent. Par exemple ne pas voir l’androide japonaise comme une machine de guerre où un personnage doté de super pouvoirs, mais y voir plutôt un personnage avec ses avantages (liés à son statut d’androide) mais aussi ses faiblesses, comme par exemple la batterie, la durée de vie, véritable contrainte moderne de tous ici avec nos smartphones, ou encore ce dont est fait son corps, la maintenance que cela engendre… On pourra voir ce personnage de plusieurs façons différentes. Elle n’est pas forcément un outil, pas forcément une machine, mais pas forcément un être humain non plus malgré ses réactions assez humaines au final. Des oeuvres comme Time of Eve ou Plastic Memories m’ont beaucoup inspiré ces dernières années pour écrire ce personnage et j’ai vraiment envie de mettre tout mon amour dedans. Ce que je peux promettre, c’est que je ne veux pas en faire un personnage surpuissant sans aucune faiblesse.
- Je voulais de l’équilibre. Il y a un équilibre à respecter quand on écrit de la science-fiction dans un décor moderne, c’est « à partir de quel moment je dis fuck aux lois qui régissent notre monde ? ». Comment insérer une androide aussi performante dans notre monde sans provoquer le chaos ni que ça soit trop sérieux ? C’est assez difficile et il faut faire sans cesse attention à ce qu’on écrit, à comment on tourne certaines scènes ou comment certains personnages réagissent. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une histoire, d’un récit romancé : il faut que les personnages soient suffisament réalistes pour qu’on s’y identifie et qu’on les comprenne, sans que leurs réactions ne mettent en péril le déroulement du scénario. Ca paraît comme une excuse facile pour un auteur mais c’est aussi ce qui fait qu’on apprécie les mangas, qui seraient d’un ennui mortel si tout le monde réagissait de façon réaliste et si un peu de folie n’existait pas dans ces histoires !
- Il y a d’autres points que je voulais aborder, mais ça vous spoilerait grave, ce qui serait moche, vous en conviendrez.
Conclusion
Même si je lui cherche encore un titre, Eternity n’en est qu’à ses débuts, (et si ça se trouve restera Eternity à tout jamais) et va probablement être écrit sur plusieurs années, comme ce fut le cas avec Blind Spot. Comme pour ce dernier, Eternity sera d’abord publiée ici. Je ne sais pas s’il existe des plate-formes francophones comme FictionPress, à vrai dire, donc si vous avez des pistes, je suis preneur. Le but sera, dans un premier temps, de se faire plaisir, de jauger l’intêret du public pour l’histoire, et si intêret il y a, voir si c’est suffisament rentable de sortir ça en format livre. Je suis plutôt satisfait des ventes de Blind Spot pour le moment. On ne peut pas en vivre, c’est clair et net, mais pour une petite histoire en trois tomes, c’est quand même déjà pas mal, sans rentrer dans les détails. Je connais aussi nombre de personnes qui préfèrent lire un livre en vrai que sur un ordinateur, et si mon premier roman a été édité, c’est avant tout pour eux, plus que dans l’idée de s’en faire de l’argent. On ne gagne pas tant que ça quand on écrit un seul bouquin.
J’espère en tous cas que ça vous plaira, n’hésitez pas à donner vos impressions dans les commentaires (préférable) et/ou sur Twitter ! Si vous voyez des soucis de mise en page ou autres, n’hésitez pas non plus, tant que c’est sur le net, ce n’est jamais finalisé !
Et avant de partir, un gros gros merci à Mop et QCTX qui ont passé avec moi plusieurs soirées à revoir et corriger ce chapitre. Google Docs et Mumble c’est très pratique pour ça !
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