Final « Corridor » Fantasy XIII
Je ne vais pas y aller par quatre chemins: j’ai essayé d’aimer FF XIII. De lui donner tout mon amour, de le chérir, de jouer avec quand j’avais le temps, et de le finir, mais je n’ai pas pu. C’était au delà de mes forces, au delà de ce que je pouvais fournir humainement à un jeu vidéo qui de toute évidence a été fait pour être détesté.
Si on peut taxer Metal Gear Solid 4, autre jeu emblème de la Playstation 3, d’être un film interactif sur pattes, comment doit-on considérer Final Fantasy XIII ? C’était pas faute d’avoir été prévenu pourtant: « Les 25 premières heures sont un long couloir sans fin ». Ce couloir aurait cependant pu être plaisant si le jeu n’avait pas été criblé de défauts tous plus honteux les uns que les autres pour un jeu sorti en 2010. Explications.
On va commencer comme d’habitude par l’histoire: dans le monde de FF XIII, les gens bien vivent dans Cocoon, une sorte de ville fortreresse volante à l’abri du monde de Pulse et de ses monstres plus bas. Problème: une purge a été enclenchée dans le quartier où vit Lightning, une ex-soldat de PSICOM, la milice locale, car un L’Cie y aurait été détecté. Les habitants sont donc contraints d’être déportés vers Pulse, avec tout ce que ça comporte comme risques pour leur vie. Lightning ne l’entend pas de cette oreille et profite d’un manque d’attention d’un garde pour tenter de s’échapper et sauver sa soeur qui est la L’Cie en question. Qu’est-ce qu’un L’Cie? C’est une personne choisie et marquée (avec un tatouage sur un endroit du corps) par un Fal’Cie, une sorte d’entité supérieure, et à qui une tâche est donnée. Si le L’Cie effectue sa tâche, il est changé en cristal et promis à une vie éternelle. Si il échoue, il devient un Cie’th, une sorte de monstre pas beau et tout vilain. Dans tous les cas il meurt, et Lightning entend bien ne pas laisser sa soeur mourir. Elle sera épaulée au début par Sazh, puis Hope, puis Vanille, Fang, et Snow. Trois filles, trois garçons. On a notre parité et tout va bien dans le monde de FF XIII… Ou pas.
Objectivement le scénario est a des années lumières de ce qui définit une aventure. Ici on doit certes sauver le monde, mais on nous rappelle sans cesse qu’on doit lutter contre notre destin, bla bla bla bla… Les dialogues entre les personnages sont très mal écrits et bourrés d’incohérences qu’il faudra élucider en continuant ou en consultant les Dossiers dans le menu, sorte d’encyclopédie intégrée au jeu. Similaire à Star Ocean et son lexique très poussé des termes utilisés dans le jeu, ici ils sont cependant nécessaires à une bonne compréhension de l’histoire du jeu, tandis que dans un Star Ocean, c’est que du bonus pour s’immerger dans l’histoire. De la lecture à faire dans mon JRPG? Beurk.
L’histoire est également très mal racontée. Vous aurez droit à des flashbacks dans le désordre le plus complet, qu’il faudra replacer chronologiquement dans votre tête pour réassembler les pièces du puzzle, des dialogues entre les personnages et NPC quasi inexistants (on ne peut pas discuter avec ses alliés ou même avec les NPC, ou si peu…). A cela s’ajoute une fuite en avant totale pendant un vingtaine d’heures ne vous laissant aucun repère ou endroit à revisiter. Pire encore, l’absence de map monde vous fait vous demander où vous êtes constamment: il n’y a aucun lien logique parfois entre les endroits où l’on se trouve, et dans le feu de l’action de la cinématique, il est bien difficile de se représenter dans l’espace la dispositiond es différents lieux les uns par rapport aux autres. L’absence d’exploration nuit également grandement à l’immersion dans l’univers du jeu, mais ça, personne chez Square n’a dû y penser, visiblement…
Cette fuite en avant qui ne s’arrête jamais, c’est un brin lourdingue surotut quand vous enchaînez les cinématiques fort jolies mais qui n’ont aucun sens et les combats, qui n’ont pas beaucoup de sens non plus, mais on reviendra sur le gameplay plus tard…
L’autre aspect barbant, ce sont les personnages. Même si leur charadesign est plutôt soigné, FF XIII oblige, on peut rester tout à fait dubitatif sur les choix effectués quant à leur personnalité. Aucun des personnages n’agira de façon sensée 100% du temps. Vous aurez forcément un moment où l’un d’eux vous agacera, la palme d’or revenant sans doute à Vanille, la jeune fille aguicheuse du groupe, et Hope, le jeune émo de service. Bref, on pourrait être tenté de dire qu’ils ont le charisme d’une huitre, mais c’est quand même oublier Lightning, Snow et Sazh qui ont le mérite d’être assez originaux et pas désagréables, au moins.
On pourrait se dire, comme pour Star Ocean 4, que le gameplay sauve l’histoire… Dans SO4 au moins, même si l’histoire était d’une facilité déconcertante à prévoir et à suivre, on ne se prenait pas la tête.
Concernant le gameplay, FF XIII s’est voulu novateur et on peut au moins leur reconnaître ça, mais par où commencer ?
Les combats déjà, ne sont plus aléatoires, ce qui est une bonne chose. On aggro en général un groupe d’ennemi et au toucher, une zone se génère avec les ennemis et notre équipe de trois clampins choisis au préalable. Chose bienvenue: les combats sont rapides à charger, ce qui devrait nous permettre de les apprécier un peu plus. Problème, ils sont d’une longueur insoutenable et d’une demande de réflexion proche du zéro absolu. Je vous explique…
Afin de dynamiser un peu les combats somme toute assez molassons des Final Fantasy XIII, comparé à un bon Star Ocean ou à un Tales of Vesperia, Square Enix a décidé de rendre tout ça temps réel. Problème: tous les autres JRPG en temps réel que je connais se dirigent au stick et les actions se font aux boutons car ils sont du fait bien plus simple d’accès. Mais on est dans un Final Fantasy, et il fallait bien sûr qu’il y ait des menus… Menus lourdingues puisqu’une latence d’un peu moins d’une seconde se passe entre le moment où on appuie pour changer de menu et le moment où le nouveau menu apparait (par exemple, utiliser un objet) la faute à des transitions entre les menus trop longues pour un système de combat où une faute d’inattention d’une ou deux secondes peut faire la différence entre la vie et la mort.
Victime de la casualisation des jeux ces dernières années, FF XIII permet également de retenter un combat perdu, on est alors ramené à un point juste devant le combat à effectuer, avec possibilité de modifier son équipe et ses configurations de rôles avant de retenter sa chance.
Car les rôles, parlons-en. Ils sont en fait l’appellation des « jobs » des précédents Final Fantasy. Au nombre de six, ils sont assez simples et équivoques: Attaquant pour les attaques au corps à corps, Ravageur pour les attaques par magie, Saboteur pour faire chier les ennemis avec des debuffs en pagaille, Tacticien qui est tout l’inverse et booste vos personnages, Défenseur qui réhausse la défense et permet d’attirer les attaques ennemies vers soi pour protéger les autres, et enfin Soigneur, qui comme son nom l’indique, soigne et guérit. Plutôt que de ranger un personnage particulier dans un rôle, vous pourrez définir des stratégies qui sont en fait des combinaisons de rôles: un trio attaquant-ravageur-ravageur peut faire de sacré dégats mais quand vient le temps de se soigner et de se défendre, il faut passer à une stratégie soigneur-défenseur-tacticien ou soigneur-défenseur-soigneur…
Toute l’essence du système de combat de ce Final Fantasy se trouve dans le changement de stratégies pendant le combat pour s’adapter à différentes situations. Ce changement de stratégie rappelle un peu Final Fantasy X-2 en soi, mais il est plus simple et dynamique.
Final Fantasy oblige, on a ici aussi droit à des invocations au bout d’un moment. Invocations qui se déroulent en deux phases: tout d’abord une phase où vous êtes avec votre Eidolon (l’invocation quoi) et vous combattez ensemble. Il faudra augmenter la jauge de symbiose dans un temps limité avant d’entrer en symbiose et déclencher des attaques meurtrières… ou pas.
Car c’est là que le bat blesse dans cet opus: les combats sont d’une longueur qui frise le chiant. Tout simplement parce que pour buter un ennemi, il n’y a pas 36 solutions, il faut le taper suffisament pour que sa jauge de choc monte. Une fois cette jauge remplie, le monstre est en état de choc, et ses défenses sont bien moins amoindries. Qui plus est, chaque coup porter augmente d’autant plus le multiplicateur de dégats, et il n’est pas rare d’obtenir jusqu’à 800% de dommages sur un ennemi à force de le bourriner. Et là le mot est lâché: bourriner. Dans FF XIII vous devrez concentrer votre puissance sur un seul ennemi à la fois. Aucune tactique qui consisterait, par exemple à buter les mages avec des attaques physiques ou à taper les plantes avec de la magie de feu pendant ce temps pour les occuper: le simple fait que le jeu se déroule en temps réel vous interdit toute réflexion durant un combat et vous devrez tataner l’ennemi jusqu’à ce que sa jauge de choc en pête. Car si vous vous relâchez pour par exemple vous soigner, vous aurez alors droit à sa jauge de choc qui redescend progressivement, ruinant les efforts que vous avez fournis jusque là. Qui plus est, le nombre de stratégies étant limité, on ne peut pas tout prévoir et vous vous retrouverez souvent à pester parce que vous n’aviez pas la stratégie qu’il faut à ce moment là (par exemple si vous avez oublié de faire une stratégie attaque-magie-soin…). Une fois la stratégie changée, on choisit quoi faire sauf que… on ne contrôle que le héros. L’IA est inconfigurable et bien qu’elle fasse en général son boulot bien, quelques soucis de priorités vous énerveront de temps en temps. Qui plus est, vous pensez vraiment pouvoir choisir quoi faire en temps réel? Non, pour ça il y a un menu « Auto » qui choisira poru vous les compétences et la cible. Super me direz-vous! Du coup les combats se résument à cliquer sur Auto car de toutes façons vous n’avez pas le temps de choisir vos compétences sans vous faire allumer copieusement au préalable. Ca vaut pour les attaques mais aussi pour les soins évidemment, surtout les soins.
Les soins sont d’autant plus importants que si votre perso leader meurt, c’est le game over assuré, et il n’est pas rare de le voir se faire pratiquement oneshotter par un ennemi un peu plus balèze que prévu.
Les combats sont ainsi rendus fortement pénibles, mais aussi fortement non-gratifiants. J’entends par là que les récompenses pour un combat se traduisent souvent par du matériel d’artisanat (rare) et des points de compétence qu’on peut redistribuer sur le crystanium, sorte de sphérier de Final Fantasy X mais en beaucoup plus simple, avec peu d’embranchements et de choix. A l’image du jeu, en fait.
D’ailleurs parlons-en des compétences! Elles sont réparties selon les rôles auquel le personnage à accès. Parfois ce sont des montées de stats (y’en a 3, on peut pas se louper: PV, Magie et Force… Et la défense dans tout ça?) mais parfois aussi des compétences. Le crystanium débloque de nouvelles routes à chaque gros boss vaincu. On a droit en fait à trois rôles au début, qui différent bien selon le perso (Vanille et Hope n’ont par exemple pas accès au rôle d’Attaquant.) mais là où c’est moche, c’est qu’arrivé à 20-25h de jeu on vous file accès à tous les rôles pour tous les personnages, sauf que vous ne pouvez pas vous permettre de les monter du niveau zéro au niveau 3 ou 4 où sont déjà vos rôles de base, car vous avez déjà dépensé tous vos points et qu’ils ne sont pas redistribuables.
En parlant de trucs non redistribuables, je vais entâmer un autre point qui fâche: le craft, et le commerce dans le jeu. Si on peut fermer les yeux sur le fait que les boutiques soient atteignables depuis les terminaux disséminés dans le jeu à des endroits totalement improbables (ils permettent aussi de sauvegarder) et qu’on en trouve toutes les cinq minutes (littéralement), le reste pique beaucoup: les sous sont très rares dans le jeu car on ne les récupère pas sur les monstres. Des quêtes alors? Il n’y en a pas! On trouve rarement de la thune et en trop petite quantité dans des coffres (visibles comme le nez au milieu de la figure) ou en vendant des objets de son inventaire. Le craft alors? Lorsque vous tuez un ennemi, vous récupérez parfois des items de craft que vous pouvez utiliser sur vos armes et accessoires. Certains donnent de l’XP à vos items, d’autres donnent de l’XP et augmentent le multiplicateur d’XP reçu, mais surtout, le pire, c’est que vos armes deviennent meilleures par ce biais que les armes nouvelles que vous récoltez. Pire encore, démanteler un objet upgradé ne vous redonne même pas un centième des objets que vous aviez investi dedans… Qu’il y ait de la perte, OK, mais là elle n’encourage pas du tout à crafter, quand on sait que 30 minutes voire une heure plus tard on trouvera une arme bien meilleure… Et je ne parle même pas des accessoires dont j’ai abandonné l’idée d’upgrade (surtout que les effets d’une upgrade d’accessoire ne sont guère visibles)
C’est un tableau bien noir n’est-ce pas? C’est ce qui m’a fait abandonner FF XIII. Oui, abandonner. J’ai pourtant survécu à FF VIII et FF IX, mais là, non, je ne peux pas. Je vous ai épargné la caméra pendant les combats absolument gerbante tant elle tourne souvent, les rôles qui se réinitialisent à chaque changement d’équipe, le fait qu’on a aucun choix au niveau de la composition de cette dernière avant 20-25h de jeu (le jeu nous impose de manier telle ou telle équipe de personnages) et les scènes cinématiques belles mais chiantes à mourir… Je pourrais sûrement lui trouver des tas d’autres défauts mais là, j’en suis fatigué. A un tel point où je jouais au jeu par petits bouts, un peu comme avec Tales of Vesperia, sauf que Tales of Vesperia avait une histoire et une aventure avec un grand A à suivre.
Donc à ceux qui me répondront « oui mais tu vois après 30h de jeu tu arrives sur Gran Pulse et là c’est l’aventure » je leur répondrai ceci: ça vous dirait de manger une pizza Calzone dont la pâte est faite d’une épaisseur d’au moins 30 cm de pain rassis ?
Que le début d’un jeu soit unt utorial de quelques heures, je n’y vois pas d’inconvénient, mais là, c’est juste trop pour peu de choses.
Pour la peine, je retourne jouer à Resonance of Fate. Ca au moins ça vous plonge direct dans l’aventure et dans un système de combat qui a la classe.
MaOTD #473
Attention, voici du lourd: pour fêter la projection prochaine de Mahoromatic Tadaima Okaeri à Epitanime, Meidolicious vous a préparé le modèle le plus complet de V1046-R Mahoro, la maid originelle, celle par qui mon empire a commencé.
- Module Anti-Ecchi désactivable
- Livrée avec son chargeur secteur (attention, pour atteindre l’autonomie maximale de 391 jours, vous devrez la recharger pendant environ 6 mois.)
- Mode serveuse, magical girl, lycéenne, miko, gynoïde de combat, et princesse inclus dans ce pack et interchangeables avec le mode original de meido
- Armement inclus: couteaux, pistolet VESPER, module de vol Sylpheed, grenades, mines collantes, lame de lumière(*)
- Armement en option: Fusil de sniper, canon à particules(**)
- Robot de support Slash en option (9 999 Maid Points)
- Missiles Nichons en option (6 499 Maid Points)
Et vous vous demandez à combien Meidolicious va vous vendre cette petite merveille de meido? 99 999 Maid Points, soit une réduction de 75% du prix original ! Et pour tous les acheteurs avant ce soir minuit, un nouvel uniforme plus court sera disponible en option.
(*) : Raccourcit énormément la batterie à chaque utilisation
(**) : Nécessite la puissance éléctrique de tout un pays pour fonctionner
FantasyChan, l’aggré qu’a tort
Normalement, l’honneur de ce billet devrait revenir à Raton-Laveur, puisque c’est typiquement le genre de sujets qui faisaient tourner sa boutique, mais en son absence, il va bien falloir que quelqu’un se bouge.
Sur le net, il y a des choses à respecter. Une ethique, quoi. Parmi les bloggueurs francophones otakes comme moi, on est tous d’accord pour dire qu’on fait ça par PASSION. Je ne limite pas ça à un groupe en particulier. Dans la bloggosphère actuellement, il y a bien différents groupes, plus ou moins vieux, qui se cotoient plus ou moins, voire pas du tout pour certains, mais là je vous parle au delà de ça, car c’est quelque chose qui nous rassemble tous. Vous pouvez ne pas aimer Meido-Rando parce que ça parle de soubrettes et de manga moe et vous ne supportez que les animes sérieux et profonds comme un bon Mushishi ou Lain selon votre âge et vos préférences, mais voilà, il faut aussi voir qu’on est tous des bloggueurs. Qu’on soit rassemblés autour de Sama, Nanami ou feu Blogchan, on est tous des auteurs de blogs qui aiment ce qu’ils font.
Et je suppose donc que chacun d’entre nous veut protéger ce qu’il fait, car ce qu’il fait, c’est ce qu’il aime. Et on veut tous protéger ce qu’on aime.
On a tous été confrontés au moins une fois à une page web, un post sur un forum ou un autre blog qui repompait intégralement ou en grande partie nos billets. Personellement, quand cela est fait dans une optique d’information, avec un lien vers la source de l’article, cela ne me dérange pas trop. Il n’est pas rare que je trouve des résumés de séries sur des forums anime qui reprennent du texte que j’ai écrit. La source est indiquée, il y a un lien vers Meido-Rando, ça permet ainsi à ceux qui le souhaitent d’en savoir plus. C’est ce qu’on appelle en anglais le fair use. Une utilisation juste, somme toute.
Quand cette régle de l’utilisation juste est enfreinte, je tente d’entrer en contact avec le webmestre, et à défaut, avec son hébergeur pour obtenir d’eux qu’ils agissent pour régler le problème. Parfois, souvent même, je me heurte à un mur, tout simplement parce que le webmaster, trop honteux de s’être fait chopper en train de repiquer un article à quelqu’un d’autre, n’ose pas répondre. Soit il garde le contenu et j’escalade le problème à l’hébergeur, soit il le retire, pour éviter les histoires. Ca peut prendre du temps, mais avec un peu de persévérance et de patience, ça fonctionne.
Souvenez-vous ! Il y a un an, le magazine Made In Japan plagiait un article de mon confrère FFenril. Il fut très difficile d’obtenir un insignifiant erratum dans un numéro suivant à ce sujet, ce qui en dit long sur l’honnêteté et le professionalisme du rédacteur en chef, Shade. Peut-être s’est-il amélioré entre temps, mais sa réputation et celle de son magazine est à jamais entâchée. Il y a aussi l’excellent article de Raton qui adore toujours autant mettre les deux pieds dans le plat, pour ceux que cette affaire intéressent encore.
Cependant, cette fois, ce n’est pas vraiment une histoire de plagiat que je vais vous exposer, mais un manque d’honnêteté flagrant et un opportunisme qui fait peur.
Ce n’est que tout récemment que j’entends parler de FantasyChan. Un site décliné en deux versions, que vous pouvez retrouver à l’adresse http://fr.fantasychan.com pour la version française et http://www.fantasychan.com pour celle en anglais. Je n’ai volontairement pas mis de lien: vous ferez du copier coller à l’ancienne si vous voulez voir l’étendue des dégâts.
Ce site se veut un aggrégateur de flux RSS de différentes sources, aussi bien jeux vidéo qu’anime, et d’autres univers encore. Intention louable en soi, sauf que FantasyChan, dont le webamster est un certain Linfe, est handicapé par plusieurs choses:
- Le contenu des billets indexés est intégralement repris, soit, mais le lien pour y accéder directement depuis l’aggrégateur est pratiquement introuvable. Il faut cliquer plusieurs fois, traverser des pages et autres pour enfin trouver un lien menant au blog, et pas au billet lui-même sur le blog cible. Vous me direz que cela n’est pas bien méchant, sauf que cette duplication de l’information sans lien vers celle-ci fausse les résultats de Google qui va déréférencer votre blog, et donc baisser votre position dans les résultats de recherche car il pensera que le contenu est dupliqué.
- Les blogs ne sont pas spécialement selectionnés: tant qu’ils parlent un tant soit peu d’anime même de loin, ou de tout autre sujet en rapport aux jeux vidéos, il est bon pour FantasyChan. Du coup, on se retrouve avec des blogs proposant des scantrads et fansubs en pagaille à côté de sites un peu plus passionnés. Forcément, il y a même des épisodes directement accessibles en streaming depuis la page d’accueil au milieu de vidéos sur des jeux. Le site étant en constante évolution, vous avez raté la sublime mention en bas de page comme quoi « ce site n’héberge aucun fichier torrent ou lien rapidshare ». Ca donnait le ton, pourtant, quel dommage.
- Personne parmi les bloggeurs que je connais n’a demandé à figurer sur cet aggrégateur. La moindre des choses au niveau éthique aurait été de demander, mais bon…
- Cerise sur le gâteau, le webmaster s’était permis de prendre le nom de domaine Blogchan.fr et d’y héberger un Fantasychan allégé pour faire comme si que. Seulement il en faut plus pour embrouiller des geeks otaku qui ont vu d’un très mauvais oeil le nom de feu Blogchan sali de la sorte. Skav n’avait bien sûr jamais réservé ce nom de domaine pour son aggrégateur, ce qui explique qu’il était libre, mais quand bien même, ce n’est pas très sport comme pratique, et ça montre bien la mentalité ambiante… Depuis qu’on lui a fait cette réflexion, le webmaster a simplement mis une page vide à la place. On cherche à éviter les ennuis peut-être
Lorsque FFenril m’en a rapidement parlé sur tweeter, d’autres confrères et soeurs bloggeurs et bloggeuses se sont fait du bouche à oreille au sujet de FantasyChan. Nous avons alors trouvé un topic en parlant sur un forum de jeux vidéos nommé GamerzOnline. Tiens tiens, l’administrateur serait un certain Linfe également…
Je décidai alors de m’inscrire et de poster à la suite de son topic consacré à son aggrégateur, vu que le lin « Contact » en bas des pages de FantasyChan ne renvoyait vers rien du tout au moment où je tapais mon post. Dans la plus grande courtoisie du monde, j’explique ma position et le fait que je ne veuille plus être sur cet aggrégateur. Garric de SovietVoice, Amo (Néant Vert), et Naouak (de Home Made Naouak) se joignent à moi pour recopier plus ou moins mon message en mettant leur noms et URLs de blogs afin d’être retirés de l’aggrégateur également. Il n’aura fallu que 3 ou 4 messages pour que l’administrateur décide de lâchement supprimer carrément le sujet entier du forum.
Entre temps, Exelen me fait remarquer à juste titre qu’il y a deux ans je lui avais envoyé ceci via la messagerie du site Gamekult:
L’URL vous dit quelque chose? Coincidence? Non, bien sûr que non…
Suite à nos messages, le webmaster a ajouté un lien Contact et retiré nos sites… sauf qu’ils sont toujours atteignables via le moteur de recherche, c’est à n’y rien comprendre.
Ajoutez à cela une orthographe déplorable dans ses mails (ceci étant dit, on a le même parmi le bureau de la Brigade SOS, hein.), et une méconnaissance des outils Google (d’après le webmaster, les liens en redirection de type 301 améliorent le référencement… alors que c’est tout le contraire, et que cela profite bien plus à son site qu’au blog lié.) et qu’on trouve de la pub sur l’aggrégateur, vous conviendrez avec moi que tout ceci renvoie une image déplorable de FantasyChan.
Alors d’accord, je suis peut-être un vieux crouton du paysage otaku francophone qui aime bien le moe, un peu d’ecchi et surtout des maids. Certains peuvent ne pas être d’accord avec ça, mais si vous possédez un blog, faites ce que j’ai fait et ce que d’autres ont déjà fait avant vous : je vous invite à envoyer un mail à webmaster at fantasychan dot com (oui, moi au moins j’essaye de faire en sorte que son mail ne soit pas trop repérable par les collectes de spam… Parce que son lien Contact en bas de page renvoie directement vers le mail. D’ici une à deux semaines sa boite sera inondée de spam sans doute.) avec une bafouille comme quoi vous ne souhaitez plus figurer sur son site, en énumérant les raisons citées plus haut avec vos mots à vous. Ca va vous prendre cinq minutes tout au plus.
Voilà, c’était donc le coup de gueule du Axel de l’année (enfin, l’année n’est pas terminée !). Vous pouvez reprendre une activité normale.
MAJ du matin : Certains reproches faits au site n’ont visiblement plus vraiment lieu d’être (contenu recopié intégralement, par exemple), Linfe essayant probablement d’écouter et de plaire à la matière première, à l’essence de son aggrégateur: ceux qui écrivent du contenu. Normal me direz-vous, mais quand on considère, comme le dit Naouak dans les commentaires plus bas, toutes les régles de bienséance enfreintes, ça ne donne pas envie de faire confiance.
Anne Freaks
Ca faisait un petit moment que je voulais vous parler d’Anne Freaks, un petit manga ma foi bien sympatoche (mais qui casse pas trois pattes à un canard non plus). Sorti chez Pika, le faible nombre de volumes (4) assure une lecture rapide et un rythme soutenu. Malheureusement, ça veut dire aussi qu’on aura pas trop le temps de s’intéresser aux personnages…
L’histoire, dans les grandes lignes, c’est d’abord celle de Yuri qui commence par tuer sa mère avant de l’enterrer au fond du jardin. Surgit alors Anne, une fille aussi jolie qu’étrange qui va lui filer un coup de main pour finaliser l’enterrement et l’emménera vivre une autre vie, celle de la vengeance.
Car Anne est une fille qui n’en veut. Froide en combat mais mielleuse quand l’atmosphère le permet, elle fait preuve d’une cruauté parfois sans égale. Les deux iront recruter Mitsuba, qui a vu sa famille adoptive assassinée par des gens étranges appartenant à une secte. Secte qu’Anne est bien décidée à détruire vu que c’est son père qui la dirige… Yuri et Mitsuba l’accompagneront dans cette tâche, ils recontreront des gens pour les aider mais aussi des gens pour les arrêter : une flic mère de famille qui veut les aider à s’en sortir et une commissaire prête à tout pour les coffrer et arriver à ses fins.
Le dessin est lisse et sans bavure. Je regretterai plutôt la pauvreté des décors dans lesquels les personnages évoluent (ce qui a aussi pour effet de nous attarder sur le dessin bien propre de ces derniers) et aussi quelques passages en SD qui n’ont rien mais alors rien à voir avec la choucroute. C’est le genre de choses que je déteste en fait dans un manga ou anime: l’histoire se veut sérieuse et pesante, et on nous sort des personnages en SD le temps d’une ou deux cases alors que l’ambiance ne s’y prête pas du tout…
L’autre défaut de ce court manga, c’est justement qu’il est court. Ca a des avantages hein, mais une histoire comme celle-ci aurait mérité d’être plus longue. On a en effet du mal à croire que les personnages vont arriver si vite à leur but alors que l’ennemi visé (la secte) est décrite comme très puissante. Un peu dommage, en fait. La fin est également assez décevante, gratuite je dirais même sans trop spoiler. Ca empêche le développement des personnages ou même d’en rencontrer quelques nouveaux qui auraient été forts bienvenus.
Comme je le disais au début, ça ne casse pas trois pattes à un canard, mais Anne Freaks saura se révèler une lecture agréable. Peut-être parce qu’elle est courte, ou peut-être qu’elle est simplement courte parce qu’elle est agréable? Je vais vous laisser méditer là-dessus.
Les Chroniques de Player One
A vrai dire je n’étais pas un très grand fan de Player One.
A l’époque, j’étais plutôt Joystick, Joypad et occasionellement Consoles +. Aujourd’hui il ne reste plus rien ou presque de la presse spécialisée, cannibalisée par Future, un grand groupe anglais. Mais il faut bien voir que dans les années 90, les magazines se tiraient la bourre à coup de tests, préviews, dossiers, et tentaient habilement de se démarquer des autres. Tout cela se faisait dans une atmosphère emplie de PASSION et de légereté. Chacun s’occupait des rubriques qu’il aimait au sein des rédactions, et tout allait pour le mieux. Mais Internet a changé la donne dés les années 2000, puisqu’à partir de ce moment, on pouvait avoir accès à n’importe quelle information instantanément ou presque, tandis qu’il fallait attendre un mois pour avoir de nouvelles informations avec la presse traditionnelle…
Oui, ce post va être bourré de références aux années 90, d’histoire de moi-même et des consoles que j’ai eues entre les mains, tout ça afin de disséquer le livre sorti chez Pika récemment: les Chroniques de Player One. Ca va me permettre aussi de vous retracer mon histoire en passant, et comment « je suis tombé dedans. »
Le livre est découpé en chapitres chronologiques qui retracent en parallèle l’arrivée du manga et de l’anime en France, et les jeux vidéos. Car pour bien comprendre, il faut voir que Pika que l’on connaît aujourd’hui pour ses mangas était auparavant MSE (Media Systemes Edition) qui publiait des magazines sur les jeux vidéo.
Les années 80: le commencement de l’informatique et des jeux vidéo
Dans les années 80, c’était Amstrad Cent Pour Cent. Pour ceux qui ne connaitraient pas les Amstrad CPC, ce sont des ordinateurs 8 Bits qui ont fait le bonheur de nombreux enfants et adolescents en europe (surtout en France et en Espagne). Pas spécialement doués techniquement, ils étaient néanmoins d’une grande facilité d’utilisation et surtout de branchement. A l’époque où chaque ordinateur avait tous ses morceaux éparpillés, que ça soit clavier, lecteur de disquettes ou cassettes, écran, alimentation, tout était à part. Puis Amstrad arriva avec le CPC « tout intégré » avec juste l’écran séparé du reste. C’était une sacrée machine, facile a programmer avec son BASIC intégré. Je l’ai découvert quand j’avais 4 ans. Quelques années plus tard je découvris qu’on pouvait programmer dessus et je tapais des programmes issus de magazines ou même du manuel BASIC sans comprendre ce que j’écrivais (c’était en anglais) mais lettre par lettre, je commençais à y prendre goût.
MSE a l’époque éditait Amstrad Cent Pour Cent, (Oui ça fait Amstrad CPC. Habile non?) un magazine qui proposait des tests de jeux, mais aussi des rubriques plus techniques et quelques rubriques à part, comme sur le cinéma, la BD, bref, tout ce qui touchait les jeunes à l’époque. Enfin, ceux qui avaient dans la vingtaine quoi.
Les premiers chapitres des Chroniques nous racontent donc cette époque avec moultes anecdotes et citations des gens de l’époque. Les auteurs sont en effet allés les retrouver pour leur poser des questions. Le livre n’est d’ailleurs composé presqu’exclusivement de lettres en italique (pour les citations). Pour quelqu’un comme moi qui a vécu cette époque, c’est un vrai régal de se remémorer toutes ces choses que l’on avait enfouis au fin fond de sa mémoire. Pour d’autres, je reconnais que cela doit être plus difficile à aborder, et qu’ils préféreront sauter aux chapitres sur le manga, peut-être déjà plus parlants.
Les années 80 et 90 du manga et de l’anime en France.
Comme beaucoup de ma génération (je suis né en 1982) nous avons découvert les animes avec le Club Dorothée. Le manga n’avait pas encore d’existence en France à l’époque et c’est avec des dessins animés de TF1 et de La 5 (la chaîne qu’il y avait avant Arte et France 5 sur le canal 5 des télévisions). Personellement, le Club Dorothée, je m’en foutais un peu. Comme beaucoup je regardais ça pour les dessins animés plus qu’autre chose. Le Club Dorothée c’était gravement niais, à un point que vous ne pouvez pas imaginer. J’en ai encore de bons souvenirs par pure nostalgie et parce que dans ma tête, ces souvenirs sont liés aux dessins animés et à cette période bénie où on rentrait de l’école le cartable sur le dos, on faisait nos devoirs très vite après le goûter pour vite chopper du dessin animé devant la télé. Et je ne vous parle même pas du mercredi matin! J’avais malheureusement des parents qui ont voulu me faire faire du cathéchisme contre mon gré et j’étais donc bon pour enregistrer les dessins animés sur des VHS (oui, ce truc tout naze qu’il y avait avant le DVD.) Les Chroniques de Player One nous expliquera d’ailleurs pas mal de choses sur comment les animes ont bien pu arriver sur les cases jeunesse des chaînes. Dans les années 80, ça allait encore, mais dans les années 90, la diffusion de Ken le Survivant (Hokuto no Ken) a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour beaucoup de têtes bien pensantes qui croyaient que l’animation japonaise était une production du diable. Il faut dire que ce n’était pas très malin de la part de TF1 de diffuser Hokuto no Ken a une heure de grande écoute pour les enfants. Qui plus est à l’époque les épisodes de beaucoup de séries étaient charcutés pour des raisons parfois farfelues, alors pour Ken je vous explique même pas, certains épisodes duraient seulement une quinzaine de minutes, voire moins!
La lecture du livre est donc plutôt intéressante pour quiconque s’intéresse à l’histoire du manga et de la japanime en France, car il traîte aussi des sorties en salle de quelques rares animes (chiffres à l’appui) et de choses plus underground dont je ne soupçonnais même pas l’existence (Mangazone, par exemple).
Les années 90 sont déjà plus intéressantes, car même si elles marquent la fin des dessins animés à la télévision française (je dégustais Sailor Moon alors que je détestais Dragon Ball Z à l’époque. Hé oui.), elles marquent également l’arrivée du manga en France, par Glénat avec Dragon Ball et Sailor Moon, puis Ranma 1/2, mais aussi par Tonkam avec Fushigi Yuugi, la naissance de Kana avec Yu Yu Hakusho, les mangas édités par J’ai Lu comme Orange Road, City Hunter ou encore Fly…
En parlant de cette époque, il faut quand même que je revienne sur une faute rigolote des auteurs au sujet de GunSmith Cats, excellement manga plein de flingues, de bagnoles et de jolies filles.
Hé non, Rally Vincent et Minnie May n’étaient pas lesbiennes. Il y avait Goldy, la reine de la mafia, ou encore Misty la petite voleuse pour ça
Bref, le manga n’avait pas encore explosé, mais prenait sa place tout doucement. Je tanais mes parents pour m’offrir mes quelques mangas tous les mois et je commençais tout doucement ma collection. Il était intéressant de voir, grâce aux Chroniques de Player One, que chaque éditeur était plus ou moins affilié à un éditeur Japonais, que ça soit la Kodansha ou la Shueisha.
Moi j’achetais mes mangas, et mon frère recopiait des cassettes du jeune label Manga Vidéo, qui diffusait quelques OAVs et films pour adultes (comprendre, pas forcément H mais avec du contenu assez adulte, gore parfois, sérieux, avec une dose de ecchi quand même). Comme tout le monde j’ai vu Akira en VHS à cette époque, avec d’autres OAVs comme Cyber Oedo, Venus Wars (excellent film), La Cité Interdite, et bien sûr les inoubliables Dominion Tank Police. Plus tard, j’avais un ami (qui est encore un très bon ami maintenant) qui achètait des cassettes: celles d’Escaflowne et Utena par exemple,et que l’on regardait ensemble. Il faut également savoir que l’on a eu la chance tous les deux, comme certains autres, de voir Evangelion pour la première fois sur C:, la chaîne orientée « cyber » de CanalSatellite (mon frère en était doté à l’époque) et on a même pu voir la fin de la série avant que celle-ci ne sorte en VHS ! (Petit quizz vieux cons: si je vous dis le mot « rupophobe » à quoi pensez-vous ?)
Allez, une autre petite boulette pour le fun:
« Cammy X » était en fait un doujinshi / receuil d’histoires d’un certain Hidenburg (avec un nom comme ça, on s’étonne pas de la taille de la poitrine de ses héroines) dont l’une des histoires nous montrait une jeune cosplayeuse qui se déguisait en Cammy de Street Fighter II pour son petit copain… Samourai (la boîte qui a édité ça à l’époque) n’a rien trouvé de mieux que de marketer ça comme un manga hentai sur Cammy. Publicité mensongère? Ca ne leur faisait pas peur chez Samourai. Et comment je savais tout ça à l’époque? Facile, quand on était jeune comme ça, on avait pas Internet pour se rincer l’oeil: il fallait gruger pour pouvoir se procurer un tome magique de hentai comme ça ou Angel de U-Jin… Mon premier vrai H fut d’ailleurs un CD-ROM bourré de séquences animées issues de La Blue Girl.
Mais quel rapport avec MSE, tout ça? Hé bien les dirigeants s’intéressaient déjà un peu au manga et proposaient même de prépublier Ranma dans Player One, le magazine sorti suite au virage raté d’Amstrad au début des années 90… Le bouquin n’oubliera pas bien entendu de parler de tout ce qui est externe à MSE: les éditeurs de manga qui naissaient, et aussi les labels vidéos comme Manga Vidéo, AK Vidéo, Dynamic Vision (maintenant Dybex) et Kaze… Hé oui, Kaze!
Les années 90 du jeu vidéo et de l’informatique
Bien sûr, j’étais aussi à fond dans les jeux vidéo. Laissant peu à peu tomber l’Amstrad, j’avais reçu une Megadrive à un Noël. La Megadrive de Sega était une machine impressionnante à l’époque comparé à la Master System et à la NES. On se rapprochait de plus en plus de l’arcade, même si on savait bien que des consoles comme la Neo Geo existaient et offraient des jeux hors normes. Mais que voulez-vous, à 200 euros le jeu on ne pouvait pas vraiment convaincre nos parents, alors qu’un jeu à l’époque coûtait dans les 50 euros. Du coup, on avait que nos yeux pour pleurer en regardant Micro Kid’s montrer des tests de jeux NeoGeo ou PC Engine, puis ensuite Televisator 2, deux émissions sur France 2 et France 3 orientées jeux vidéo. Les Chroniques de Player One ne parlera pas assez à mon goût de Micro Kid’s et se penchera plus logiquement sur Televisator 2 et pour cause: c’était une émission réalisée par les mêmes gens que Player One…
Dés le milieu des années 90, j’ai eu mon premier PC: enfin plus précisément celui de mon frère avec qui on partageait. C’était un 486 DX 33 avec 4 Mega-octets de RAM et 120 Mega-octets de disque dur… Il a même revendu notre Amiga 500 plus tard pour acheter un lecteur CD 2x et une carte Sound Blaster 16, le tout à l’époque coutait quand même pas loin de 450 euros… tandis que le PC en lui-même avait couté dans les 3000 euros!
Le problème c’est que c’est à partir de ces années que l’anime et les jeux vidéos disparurent des écrans de télévision en France. L’anime parce que c’était vu comme étant de la merde (jusqu’à ce que les films Ghibli mettent tout le monde d’accord et redorent le blason de l’anime en France), et les jeux vidéo parce que les directeurs des programmes des différentes chaînes se sont rendus compte que le jeu vidéo était l’ennemi à abattre, celui à cause duquel les jeunes regardaient moins la télé.
Et c’était vrai mine de rien: comme je l’expliquais à mes parents à l’époque (j’avais quoi, 14 ans), il était plus intéressant d’agir sur ce qu’il se passait à l’écran que de regarder sans rien faire. Du coup, ils me fichaient la paix avec les jeux vidéo. Ensuite pour les mangas, c’était plus une question de confiance: j’avais fait de bons choix jusqu’ici et j’avais des amis qu’ils connaissaient bien qui étaient aussi là-dedans. Du coup, ça ne leur a pas paru bizarre que je m’y intéresse autant.
Toujours est-il que le PC prit alors une place prépondérante au détriment des consoles. J’étais moins « Playstation » même si j’y jouais beaucoup, et je bidouillais et jouais plus souvent avec mon PC. Et puis un jour j’ai récupéré la Playstation de mon frère… La Saturn ne m’a jamais vraiment attirée et j’avais un ami qui en avait une (on jouait surtout aux jeux de baston ensemble, comme les KOF 95 à 97 qui étaient sortis dessus, ou encore Shining Force 3, Mystaria, Dragon Force…)
Le problème de Player One, comme le raconte le livre, c’est qu’ils avaient un magazine spécial « Nintendo Player » qui leur rapportait beaucoup, jusqu’à ce que Nintendo décide qu’ils ne voulaient plus d’un magazine spécialisé (sans compter que la Nintendo 64 s’est longtemps laissée attendre.) Devant la suprémacie de la Playstation, et la présence d’un magazine officiel Playstation, il était difficile pour les magazines généralistes de survivre (et pas que Player One.)
Les années 2000 du manga
Du coup, alors que j’avais commencé Ah My Goddess et Dragon Head, les éditions Manga Player ferment. MSE aussi, et les survivants décident alors de monter Pika par leurs propres moyens, parce que le manga c’était quelque chose qui les passionnait beaucoup. Mes tomes ont alors changé de collection, et j’ai continué à mater des mangas et des animes. Cependant, en 2001, ce fut le choc. J’avais découvert Epitanime (puis le Cartoonist plus tard)
2001 fut ma première convention, et quelle convention! J’étais émerveillé par tout ce qui était proposé, les stands, les fanzines (j’étais allé voir le stand de Rosalys et de son fanzine de l’époque), puis le karaoke, et surtout les nocturnes. J’y ai assisté avec deux types rencontrés sur le net dont je n’ai plus aucune trace aujourd’hui, mais qu’importe. J’y ai découvert Noir, Angelic Layer, les films d’Initial D (avec le public qui applaudit à l’apparition du générique de fin tellement il en avait marre), Mahou Senshi Riui, et quelques autres que j’ai déjà oublié. Bref, révélation tout ça. Je découvre le fansub, je m’y investis même en rejoignant Trilium où je rencontre de nombreuses personnes talentueuses qui finiront pour certains chez des éditeurs bien connus ou pour d’autres interprètes pour des évènements comme Japan Expo. J’ai arrêté quelques années plus tard progressivement. Aujourd’hui le fansub c’est comme les MMO chronophages pour moi: plus jamais ça.
Puis, en 2004 je crée un blog sur le forum plus ou moins perso de Rosalys. Voulant voler de mes propres ailes, et ayant déjà le serveur dédié Twilight depuis 2002, je crée Meido-Rando en 2005 et commence à y raconter n’import quoi. La suite, vous la connaissez.
Malheureusement pour nous, Les Chroniques de Player One n’aborderont que très succintement les années 2000, avec tout juste l’histoire de comment Pika s’était fondé, comment ils se sont constitués un catalogue et ce genre de choses. C’est un peu pour ça que j’expliquais que ce livre était reservé aux vieux de la veille: je ne sais pas si des otaku ou des gamers plus jeunes pourront y voir un quelconque intêret. Il faudrait pour moi plus d’anecdotes, de moments marquants (même si le milieu des années 90 fut riche en évènements savoureux), et moins de témoignages qui tendent à partir sur la longueur, parfois pour ressasser ce qu’une autre personne a dite plus haut. Il manque également des extraits d’articles, voire peut-être un peu plus d’autocritique et de mise en perspective. Connaître les raisons de tel ou tel petit échec auraient été bienvenues… A la limite, c’est presque dommage que ce livre ne concerne que Player One tellement il y aurait de choses à raconter sur les rédactions d’autres magazines. Personellement, si un livre sur Joystick voyait le jour, je l’achèterais tout de suite, ne serait-ce que pour avoir la vision du jeu vidéo sur le monde du PC, car Player One était avant tout un magazine console, et il n’y a pas que les consoles qui ont fait parler d’elles, en tous cas pas après les années 1995-2000
Ceci étant dit, c’est une excellente lecture pour tout geek ou otaku qui se respecte. Le découpage en chapitres en parallèle vous permettra aisément de zapper les moments qui ne vous intéressent pas (par exemple toute la partie sur Amstrad Cent Pour Cent), ou les périodes manga si vous vous intéressez plus au jeu vidéo. A vue de nez, je dirais même que la partie jeux vidéo est plus fournie que celle sur les mangas, mais ça se discute peut-être.
En attendant, ça me rajeunit pas tout ça…
Angel Beats
Si vous cherchez le dernier anime hype du moment à critiquer gratuitement, et que vous pensiez à K-on!! (la saison 2 de l’anime musical tranche de vie de l’an dernier, avec encore plus de gateaux et de madelaines) alors changez de disque, parce qu’Angel Beats est là, et a fait entendre parler de lui bien avant sa diffusion. Et comme une image vaut bien une centaine de mots…
Ceux qui prétendent ne pas avoir pensé tout de suite à Haruhi Suzumiya mentent ouvertement.
Voici Yuri, l’héroine (?) de Angel Beats. Mais qu’est-ce que Angel Beats me direz-vous? C’est un concept on ne peut plus simple. Un concept néanmoins élaboré par Key, le studio de visual novels qui nous a nottament pondu CLANNAD, Kanon ou encore Air. Que des histoires qui tentent de nous tirer les larmes des yeux par n’importe quel moyen. Angel Beats a l’air néanmoins plus dynamique avec son héroine explosive pleine de punch, et est donc loin des productions habituelles de Key. A noter qu’Angel beats n’est pas un jeu à la base, mais bien une série animée. Peut-être aurons-nous droit à un jeu plus tard, qui sait?
Avant d’aller plus loin, je vous invite néanmoins à mater l’opening, chanté par Lia, la talentueuse voix derrière l’opening de CLANNAD After Story, entre autres.
httpv://www.youtube.com/watch?v=obSwZYFHMsM
PA Works est le studio qui s’occupe de Angel beats en anime, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils ont décidé d’y mettre le paquet. Nombreuses sont les animations détaillées, et même si l’on ne sera pas toujours en accord avec le style de dessin ou l’aspect un peu trop éclairé de certaines scènes (je suis ung rand fan des animes bien contrastés et colorés), on ne peut pas nier que les différentes scènes musicales ou de combat ont un certain punch. Pour le concert, ce n’est pas du God Knows, l’insert song de la mélancolie de Haruhi Suzumiya mais ça s’en rapproche énormément. De ce point de vue, on peut être difficilement déçu par la technique de Angel Beats.
Cependant, la série n’est pas sans tares. Avec sa masse importante de personnages, il sera difficile de se rappeler de tout le monde (sauf TK, qui a un style bien particulier que vous n’oublierez pas de sitôt) et on imagine mal comment 13 épisodes suffiront à présenter tout ce beau monde et toutes leurs histoires.
L’autre gros problème, c’est qu’a partir du deuxième ou troisième épisode on voit déjà se profiler beaucoup de choses à l’horizon. En tous cas, cela permet de lancer déjà quelques hypothèses plus ou moins possibles. C’est bon et pas bon, en fait: une série qui nous propose plusieurs pistes de réflexion, de la nourriture pour l’esprit somme toute, est très intéressante, car chacun interprétera différement ce qu’il voit et ne pensera pas à tous les détails parsemés ici et là. En parlant avec Darksoul, je lui ai par exemple fait remarquer que les « beats » dans l’opening, les lignes blanches tracées pendant celui-ci ressemblent plus à un electrocardiogramme qu’à des pulsations de musique… Indice? Connaissant Key, on est sûrs de rien, mais le doute est là.
Là où tout ça cloche, c’est que l’anime peut tout à fait se perdre dans une autre direction dont on a pas encore idée, c’est ainsi très difficile de prévoir comment ça peut se terminer, et on risque ainsi d’être très déçu si le dénouement de l’histoire s’éloigne grandement de ce à quoi on pensait initialement.
Angel Beats possède un autre défaut qui est une tare récurrente chez Key, c’est que parfois les moments dramatiques sont bien trop opposés aux moments drôles passés juste avant… Sans vouloir trop spoiler, dites-vous bien qu’on va tenter de vous faire pleurer ou prendre certains personnages en pitié. Il y en a pour qui ça marche plutôt bien, et d’autres où c’est un peu trop gros pour être plausible.
Néanmoins, Angel beats reste suffisament divertissant pour accrocher un mnimum le téléspectateur avide de paranormal. Moi qui avais adoré cet aspect dans CLANNAD (aspect qui dans l’anime s’est malheureusement cantonné à Fuuko seule, ou presque) , je suis pour une fois bien servi. J’ai néanmoins des sentiments mixtes pour Yuri: copie carbone de Haruhi, on la sent bien trop forcée, mais c’est elle qui dirige les troupes et mène les autres vers l’avant. Une leadeuse quoi, et on se dit finalement que c’est un mal pour un bien… mais ça l’avenir nous le dira, la série n’en est encore qu’à ses débuts.
En parlant de ça il serait bien que je me mette à écrire un petit Anime Catch-up moi, ça faisait longtemps (rah et pareil pour les mangas aussi.)