Initial D

Initial D fait partie de ces séries à la fois moyennes et géniales en même temps. Vous savez, le genre de série dont on a presque honte d’avouer qu’on a aimé malgré le charadesign hideux et le scénario griffoné sur le coin d’une nappe après avoir descendu deux ou trois bouteilles. C’est donc de cette série que je vais oser vous parler aujourd’hui.

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J’en vois déjà qui ont les yeux qui saignent. Continuez à regarder, ça vous aidera à être plus tolérants en animation.

Quoi qu’on en dise, Initial D a débuté par un manga (jamais lu), puis une série télé en 1998. Putain, 98… Oui, oui, ça va bientôt faire dix ans. La série télé a écopé du design du manga sans grande adaptation pour la télé (ce qui vous rappellera peut-être Tenshi na Konamaiki, excellente série qui a malheureusement subi le même sort). L’histoire est simple: Takumi aide son père à livrer du tofu dans la préfecture de Gunma à bord de la "86", emblème de la série. Une vieille voiture de l’avis de tous les grands ‘coureurs’ qui dévalent les montagnes autour de la préfecture en se livrant à des courses sauvages avec leurs bolides. Seulement voilà, de fil en aiguille et par un concours de circonstances, Takumi va se retrouver à marcher sur les traces de son père qui fut lui aussi dans ce sport un peu clandestin.

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Ca y est, le mot est lâché : sport. Initial D fait donc partie de ces nombreux animes dédiés à un sport en particulier, et parfois méconnu. Mais si, mais si. Qui n’a pas aimé Hikaru no Go, ou Hajime no Ippo, pour ne citer que les meilleurs? (je ferai l’impasse sur les animes de sport pré-années 90 tels que Captain Tsubasa) C’est pareil ici, on a une fine équipe de jeunes garçons (il y a toujours très peu de filles dans ces animes de sport) qui vont se livrer combat comme des hommes, des vrais, via leur activité qui est toute leur vie.

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Ce qui me laisse m’interroger sur une chose: mais comment font les japonais pour nous intéresser autant à des sports ou activités totalement méconnues? Dans mon exemple, je n’avais aucune raison d’aimer Hikaru no Go, et pourtant j’ai beaucoup apprécié. Je n’avais aucune raison d’aimer Hajime no Ippo, pourtant je me suis enchaîné toute la série, et là, je n’avais strictement aucune raison d’aimer Initial D et pourtant… j’ai aimé.

Pour analyser la recette, c’est pourtant simple: le héros est sans cesse face à des obstacles qui semblent insurmontables mais qu’il devra détruire ou contourner afin de progresser. Là où les animes de sport traditionnels ont leur fil rouge tout trouvé grâce à des tournois de toutes sortes, dans Initial D, les courses sont sauvages et se font pour l’honneur principalement. Les obstacles, le héros les passera toujours (avec l’exception de la défaite de temps en temps histoire qu’il se remette un peu en question, faudrait pas qu’il soit invincible non plus) mais chaque fois en utilisant l’arrogance de l’adversaire afin de le dépasser.

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Et le pire, c’est que ça marche.

Initial D utilise massivement des scènes générées par ordinateur pour animer les voitures. Envie d’innover (rappel, on est en 98) ou bien envie d’économiser un peu en budget? Entre nous, la 3D de Initial D m’a plutôt rappelé Ridge Racer sur Playstation…

Là où une attention toute particulière a été données, c’est bien sur ce qui fait de Initial D ce qu’il est: les scènes de course. Jamais ennuyantes, on se prend à regarder les voitures faire des dérapages, les pneus crisser au rhythme de l’eurobeat qui accompagne ces séquences. Initial D n’a d’ailleurs pas d’autre musique que de l’eurobeat, et il faut s’y faire pour ceux qui n’aiment pas. L’eurobeat, pour ceux qui ignorent, se rapproche un peu de la dance music qu’on trouvait en il y a 15 ans sur Skyrock (avant que ça ne change radicalement d’orientation. Au delà donc des paroles insipides de ces compositions, on retiendra plutôt le rhythme qu’elles injectent aux courses-poursuites. Sur vidéo projecteur avec le son à fond, vous surprendrez quelques curieux qui regarderont avec vous un épisode pendant une LAN Party, si si.

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Tout comme les parties de Go de Hikaru, ou les combats de boxe de Ippo, vous vous surprendrez sûrement à regarder, une fois passés le design hideux de la série, où même les filles sont moches. Bon après forcément, il faut pouvoir supporter le tuning (non agressif je vous rassure) et les belles voitures en pleine nuit (aucune course ne se fait en plein jour d’ailleurs). Ah oui, il faut aussi pouvoir supporter le crétin de meilleur pote de Takumi, mais on s’y fait à la longue, surtout quand Ayako Kawasumi fait la copine du héros.

Oui, je suis faible.

MAJ: Je rajoute pour le plaisir cette superbe parodie de tout ce qu’on trouve dans Initial D, dans un épisode de Lucky Star:

Pèle-mèle on retrouve:

  • Les images de synthèse
  • Le gobelet qui ne doit pas laisser échapper l’eau dedans pendant la conduite
  • Les mouvements de la boite de vitesse et des pédales
  • Les deux piétons sur le côté qui font "wow"
  • Le passage sur la goutière
  • Les yeux de la cousine Yui.

Mine de rien, ça fait beaucoup de références pour une série à priori daubesque. Et pourtant, on en est finalement loin.