Eternal Sonata

Pour conclure cette semaine Xbox 360 sur Meido-Rando, je vais vous présenter Eternal Sonata, un RPG de Tri-Crescendo (responsables de Batten Kaitos) et publié par Bandai/Namco.

C’est également avec Blue Dragon l’un des seuls RPGs typiquement japonais de la 360. Mais comme Blue Dragon a pas mal déçu les foules, Eternal Sonata (Trusty Bell, au Japon) était très attendu au tournant, malheureusement pour lui.

Nous commencerons ce test avec le trailer du jeu.

La première remarque je me suis prise quand mon frère m’a vu brancher ma 360 chez mes parents chez qui je suis pour les fêtes, c’est "T’as acheté Alice au pays des Merveilles?" haha. C’est sûr que l’héroine de ce jeu, Polka, a tout pour plaire aux fans de loli, et pourtant, Eternal Sonata, c’est bien plus que ça. Comme vous pouvez le voir dans le trailer, malgré ces airs enfantins, le jeu semble cacher une intrigue bien plus sombre. N’achetez pas ce jeu pour votre petit frère ou soeur.

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En selectionnant "Nouvelle partie" sur l’écran de démarrage, je fus assez surpris de voir une jeune fille visiblement triste se jeter du haut d’une falaise. Oh ho, ça commence fort ce jeu, me dis-je. La suite des évènements est presqu’aussi bizarre. Les premières minutes de jeu sont assez déconcertantes, mais on s’aperçoit vit que l’on va vivre le jeu dans un énorme flashback. Est-ce la fin du jeu que l’on voit dés le départ? Aucune idée, je ne l’ai pas encore fini.

Une fois qu’on a le contrôle de Polka, l’héroïne, on s’aperçoit que le jeu va être sacrément linéaire. L’exploration est réduite à son strict minimum dans le jeu, et on avance sur un chemin tout tracé avec quelques embranchements ici et là, à la manière d’un Final Fantasy X. Un peu décevant sur une console next-gen, mais bon, que voulez-vous, au moins y’a pas à tortiller du cul, c’est vachtement beau. Des paysages détaillés et colorés, des personnages en cell-shading et bien ronds… On regrettera peut-être que leurs bras ne bougent pas assez ce qui les fait passer pour des marionettes.

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L’histoire, ce n’est pas uniquement celle de Polka. En fait, on voit en parallèle de certaines scènes cinématiques un homme allongé sur son lit et visiblement à l’agonie. Cet homme, c’est Frédéric Chopin à ses dernières heures. Je suppose qu’il est inutile de vous rappeler qui est Chopin… On sera encore plus surpris de le voir habillé en magicien aux côtés de Polka pour frapper du monstre, mais on se rendra vite compte, et lui aussi que le monde de Polka n’est qu’un rêve que Chopin fait avant de mourir. Et il est dans ce monde, sans savoir trop pourquoi. Polka, par exemple, est capable d’utiliser de la magie tout comme Chopin, et dans ce monde imaginaire et fantastique, les gens qui peuvent utiliser la magie sont évités comme la peste, car cela veut souvent dire qu’ils vont mourir bientôt.

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Le jeu se déroule de manière assez classique: on traerse une zone de monstres, on se fait un boss, s’en suit une séquence cinématique, puis rebelotte. On a plus l’impression que le jeu sert de petit extra pour raconter une histoire fort belle et pleine de poésie, mais quand même…

La seconde déception réside dans sa difficulté. Eternal Sonata est un jeu facile pour n’importe quel RPGiste aguérri. La faute à des personnages trop puissants et des mécaniques de jeu qui sont là pour aider le joueur. Le jeu se joue en semi-temps réel lors des phases de combat: les personnages et créatures jouent chacun leur tour, mais lorsque leur tour vient, les actions qu’ils entreprennent sont chronométrées et lorsque le temps d’action est écoulé, c’est au suivant de jouer. Cela a comme mérite de rendre les combats aux abords simples très tactiques et nerveux. Le truc c’est que lorsque c’est à l’ennemi de jouer, on peut parer ses coups avec le bon timing ce qui divise par trois les dégats reçus.

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Il y a cependant des petites choses qui rendent le jeu bien plus agréable: les zones d’obscurité et de lumière sur le terrain qui changent les pouvoir que vous pouvez utiliser ou les monstres qui sont dedans, les attaques spéciales, les combos… Le jeu au départ très simple et se complexifie par la suite puisque tous ces éléments sont introduits au fur et à mesure que vous progresserez.

Mais hélas, comme je le disais, les combats sont trop simples et vous ne serez que rarement en difficulté. Je n’ai pour l’instant pris aucun game over même contre les très nombreux boss qui sont les seuls à vraiment pouvoir inquiéter le joueur.

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Bien qu’Eternal Sonata soit loin d’être une tuerie dans son genre, il est incontestable que pour un jeu 360, il flatte la rétine et prend soin du joueur pour ne pas trop l’embêter. Ceux qui cherchent un RPG profond et long passeront leur chemin: les autres se régaleront de ses personnages attachants et de son histoire intriguante (bien que menée bizarrement). Toujours est-il qu’il faut aimer l’univers et les dialogues parfois un peu niais. Personellement, je ne peux m’empêcher de m’attacher à la jeune Polka, condamnée à cause de sa maladie incurable, un peu comme Mahoro le fut en son temps.

Un conseil avant de vous laisser: préfèrez les voix japonaises dans les options, elles sont plus convaincantes que les voix US. Le doublage des jeux vidéo avait fait beaucoup de progrès ces dernières années, mais j’ai été plus que déçu par le doublage anglais.