Pokémon Blanc
Cet article aurait pu s’appeler « Pokémon pour les Nuls ».
Avant de vous parler de Pokémon, je vais devoir retracer un peu mon histoire avec Nintendo et ses consoles. Cela va peut-être être chiant, je vous aurai prévenu.
J’étais là et déjà encore adolescent quand la folie Pokémon a frappé en France. A l’époque, le dessin animé passait sur TF1 et le jeu était disponible sur Gameboy. J’ai encore ce souvenir de quelques camarades de classe qui y jouaient et s’échangeaient des pokémons dans le car qui nous conduisait à Etretat pour une visite guidée d’un ancien bunker de la seconde guerre mondiale. Pour moi les Pokémon c’était un plaisir réservé aux possesseurs de consoles Nintendo, et je n’aimais pas Nintendo pour tout ce que ça représentait à ce moment (jeux enfantins…) même si je lorgnais sur les quelques jeux absolument terribles qu’on trouvait sur Super Famicom. Pokémon ne faisait pas partie des jeux dont j’avais envie, je trouvais le concept peu intéressant, et c’était simplement dans l’ère du temps et dans la bétise des adolescents de l’époque de se moquer de ceux qui jouaient à Pokémon. Si on ajoute à ça le fait que la Gameboy était pour moi et ma vision très partielle complètement injouable sans rétroéclairage (et encore…) Pokémon n’était pas pour moi.
La GBA ne m’a ensuite pas séduit pour les mêmes raisons, et la GBA SP avec son rétroéclairage ne m’avait pas vraiment convaincu de par ses jeux.
Avance-rapide jusqu’à fin 2006, pour rester dans les consoles portables : j’abordais quelques mois plus tôt la DS Tank de Morgan Magnin d’un air un peu désabusé : Kirby et Project Rub étaient cool mais je n’arrivais pas à dessiner sur l’écran du bas tout en regardant celui du haut, ne pouvant voir qu’un seul écran à la fois est assez handicapant pour les jeux DS, en tous cas les premiers qui ont essayé vite fait de tirer parti de cette nouvelle façon de jouer. Cela m’avait pas mal refroidi à l’époque. Maintenant que j’y repense, je ne suis même pas bien sûr moi-même de me rappeler pourquoi j’ai acheté cette fichue console. Je n’avais guère que Mario Kart et Castlevania DS au tout début… Peut-être étais-je fatigué du peu de jeu que je trouvais sur PSP.
J’ai pourtant sauté sur nombre de jeux par la suite : les Phoenix Wright, Professeur Layton, Advance Wars… Pourtant j’ai soigneusement évité Pokémon jusqu’ici.
Délaissant ma DS Lite, je l’ai laissée moisir jusqu’à la retrouver à moitiée cabossée et mourante après l’avoir prêtée, pile au moment où j’avais envie de me mettre à de nouveaux jeux dont j’avais entendu parler depuis. La sortie en fanfare de Pokémon HeartGold et SoulSilver avait déjà éveillé en moi une certaine curiosité, surtout après avoir vu ma meido d’élite N°3 s’adonner aux joies de la capture et de l’élevage de ces bestioles Ne pouvant essayer puisqu’il n’y a qu’une seule sauvegarde par cartouche, l’arrivée de Pokémon Black et White a fini d’achever le peu de résistance que je possède en la matière. N’ayant virtuellement plus de DS Lite, j’ai pris ma carte de crédit Meidolicious, converti mes maid points en euro, et je suis allé chez Micromania acheter une 3DS après quelques jours de rudes décisions à prendre.
C’est vrai ça, pourquoi prendre une fucking 3DS à un prix indécent alors que ma vue m’empêche par définition (un seul oeil) à voir la 3D que Nintendo propose ? En fait la réponse a été économiquement toute simple : il était stupide de se racheter une DS Lite, ou DSi ou DSi XL tout en sachant que la majorité des nouveaux jeux allaient sortir sur la nouvelle console de Nintendo de toutes façons. Ca aurait été un investissement perdu vu la compatibilité ascendante qui fait qu’on peut jouer aux jeux DS sur sa 3DS.
La 3DS dans une main, la cartouche de Pokémon Blanc dans l’autre, j’étais loin de me douter que j’allais commencer une aventure avec un grand A qui allait me scotcher bien plus longtemps que n’importe quel RPG auquel j’aie pu jouer ces dernières années.
Pokémon est un jeu diabolique.
Pour ceux qui comme moi ne connaissaient pas du tout, le jeu se présentait, de loin, comme un RPG très simplifié avec des combats de pokémon et des captures de ces derniers à faire. L’aspect collectionite était la plus visible pour moi, et je dois avouer qu’à part pour certains jeux bien précis, collectionner des items ou autres ne fait pas partie des choses que j’apprécie faire. Je suis d’habitude bien plus friand d’une bonne histoire et d’instants mémorables à vivre dans un RPG (ça et des personnages sympa, aussi.) La plupart du temps, le défi de collectionneur parait tout simplement infaisable et j’abandonne très vite. Le dernier jeu où j’ai pris du plaisir à tenter de collectionner des objets, c’était Batman Arkham Asylum avec ses points d’interrogation de l’homme mystère. C’était ludique, intéressant, et il y avait toujours une façon a peu près logique de les obtenir si on utilisait tout notre arsenal.
Pokémon, c’est un peu pareil, en fait.
Pour ceux qui ne connaissent pas du tout donc, je récapitule le principe et le début de l’aventure, vu que de ce que j’ai pu tester, chaque jeu Pokémon commence de la même façon : vous êtes un jeune garçon ou une fille et vous décidez de partir à l’aventure pour capturer des pokémon afin de devenir le meilleur dresseur du monde. Un scientifique vous file un pokémon pour débuter, et vous n’avez que celui-là pour commencer à capturer les autres que vous croiserez au long de votre aventure.
httpv://www.youtube.com/watch?v=b3aZ_t8XyL0
Un pokémon n’est ni plus ni moins qu’une bestiole que l’on envoie au combat avec des instructions bien précises. Lorsqu’un combat se déclenche, on sort le premier pokémon de sa liste (on peut en transporter 6 maximum, les autres capturés après iront dans un ordinateur qu’on peut consulter au centre Pokémon.) et on lui donne une action à effectuer parmi quatre. Ces quatres « capacités » évolueront au fur et à mesure que vous ferez progresser les stats de votre bestiole avec de l’XP et vous devrez en sacrifier une chaque fois qu’une nouvelle fera son apparition.
Cet aspect relativement basique des combats au tour par tour est néanmoins relevé par le choix conséquent de Pokémons qui s’offre à vous et surtout du nombre de capacités disponibles dans tout le jeu. Surtout que les capacités comme les pokémon sont de différents types : feu, eau, glace, vol, plante, dragon, ténèbres, combat, psy… chacun ayant ses faiblesses face à un autre type, on se retrouve bien souvent à essayer de confectionner l’équipe de six pokémon qui parrera à la majorité des situations : un pokémon de type faible par rapport à un autre ne fera pas long feu et mangera beaucoup plus de dégâts à chaque attaque.
L’histoire de Pokémon consiste bien souvent à faire des combats contre des pokémons sauvages pour les capturer dans une pokéball afin de les intégrer ou non dans son équipe. Chaque pokémon capturé enrichit le Pokédex que la scientifique au début vous demande de remplir… et il y en a pas moins de 150 ! Ca c’est pour la génération actuelle de Pokémons, mais on peut débloquer plus tard les générations précédentes, ce qui amène un total de 650 pokémons à capturer. Tout un programme.
Vous devrez non seulement capturer des pokémon dans les hautes herbes, mais aussi vous battre contre des dresseurs. Plus malins, plus robustes, ils vous enverront plusieurs pokémons que vous ne pourrez capturer et c’est à vous de trouver comment les vaincre. Les combats contre les dresseurs sont très nombreux dans le jeu et sont les seuls qui donnent de l’argent nécessaire pour acheter des potions et autres pokéballs pour capturer de nouveaux pokémons. Dans chaque ville vous trouverez en effet un Centre Pokémon qui vous permettra de soigner tous vos pokémons, ranger et trier ceux-ci, et acheter des tonnes de trucs pour le combat.
Il y a des boss, des Champions d’Arène, puis la Ligue, et enfin la Team Plasma à vaincre, mais aussi d’autres combats importants qui poussent le joueur à sans cesse avancer. Les collectionneurs, eux, resteront un moment sur certaines zones pour s’assurer de chopper les pokémons du coin. Certains Pokémons ne s’attrapent qu’à certains moments, à certains endroits, et sous certaines conditions fort heureusement pas trop stupides non plus (genre se lever à 2h du mat’ pour chopper un pokémon légendaire, non non, c’est une légende urbaine ça.)
Le jeu vous offrira de nouvelles possibilités à chaque passage dans une nouvelle ville : le Métro de Combat, l’accès au online (avec bourse d’échanges de pokémons, combats aléatoires ou entre amis, échanges avec ceux-ci, voire même voyage jusque dans leur jeu pour faire des petites missions pour eux), le music hall, et bien d’autres particularités vous attendent à chaque fois. C’est fort agréable car l’on est jamais submergé de choses à faire en début de jeu et ça permet d’apprivoiser chaque nouveauté comme il se doit avant de se dire si ça nous intéresse ou pas. Et c’est au fur et à mesure que l’on découvre tout ça qu’on se rend compte que Pokémon est un jeu immense. Le temps passe vite, on se prend au jeu de capture des pokémons qu’on a pas encore, de les nommer, de les échanger avec des amis (surtout que les possesseurs de Pokémon Blanc et Noir ont quelques pokémons qui différent et qui peuvent donc s’échanger entre eux) tout ça dans une ambiance somme toute bon enfant mais avec différents niveaux de lecture. C’est limite impressionnant de voir à quel point le jeu peu plaire à tous les âges et à tous les types de joueurs avec ses multiples niveaux de lecture et de jeu. Un gâmin va capturer ses pokémons et jouer sans tout piger mais il va quand même s’amuser. Le joueur atteint de collectionite aigue va s’en donner à coeur joie en délaissant la partie combat tandis que d’autres vont tenter justement de progresser dans les rankings en combattant le maximum de dresseurs en ligne après avoir crée l’équipe parfaite qui peut résister à la majeure partie des attaques… Les possibilités sont multiples et la tonne de choses à faire fait plaisir à voir. Et jamais on ne se sentira submergé au poitn d’abandonner. A la manière d’un MMO, les zones nous sont ouvertes au fur et à mesure, on peut contrôler des pokémons de plus en plus puissants et complèter le pokédex devient rapidement une activité addictive.
Car là, vous voyez, j’ai déjà 140 heures de jeu au compteur et je suis loin d’avoir fini l’histoire : j’ai flâné un peu partout, testé nombre de choses, fait quelques combats… Incomparable avec un RPG traditionnel que je finis habituellement en une soixantaine d’heures. Bien sûr, l’histoire en elle même n’a rien de follement intéressant, les personnages sont aussi plats qu’une loli mais le jeu est suffisament bien écrit pour ne pas prendre le joueur pour un demeuré comme le font si bien certains jeux face à un public jeune. Du coup ça convient aussi à un public moins jeune qui décèle même parfois des petites références ici et là à sa propre jeunesse.
Pokémon, et dans ce cas précis Pokémon Blanc, est unt ravail d’orfèvre. Les monstres ne sont pas tous d’un goût très prononcé, mais la plupart s’en sortent très bien et ont de la gueule. Collectionner, faire des combats, échanger, c’est la base de n’importe quel jeu de cartes à la Magic The Gathering, sauf que là vous remplacez les cartes hyper couteuses par des monstres à faire évoluer vous-même et vous avez grosso modo la même chose, mais présenté de façon beaucoup plus fun et attractive. On sent en tous cas dans Blanc qu’il y a eu de l’expérience derrière pour son développeur, ce qui n’est pas très étonnant vu len ombre de versions de Pokémon qui ont existé avant, mais là où le copier-coller serait facile, on constate que chaque version apporte son lot de moficiations bienvenues et d’avancées de gameplay.
C’est un univers riche que je découvre avec beaucoup de retard mais je m’amuse bien. Pokémon fait office de RPG de poche prenant et qui va directement à l’essentiel : quelque chose qui a été oublié depuis longtemps dans les RPGs japonais modernes.
Et si vous voulez mon code ami sur Pokémon Blanc ou Noir, c’est 1506-6636-8191.
Ah mais j’ai oublié le plus important !
J’avais commencé ma partie avec un dresseur nommé Axel, avant de m’apercevoir que quand même, la fille est vachement plus chouette. Hésitant après 40 heures de jeu à redémarrer la partie de zéro, j’ai pris mon linker a deux mains et j’ai rapatrié la sauvegarde de ma cartouche sur mon PC pour la modifier exprès pour changer le sexe et le nom de mon héros/héroine. Ca m’a bien pris une soirée le temps d’arriver à mes fins mais j’avais finalement dans ma belle cartouche ma dresseuse à la ponytail luxuriante. Y’a pas à dire, le jeu était tout de suite beaucoup mieux comme ça.
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