Revue Magical 12th grader : Magical Girl en terminal
Article du quartier libre.
Type : Webcomics/Manwha
Auteurs de l’oeuvre :
Lien vers le premier chapitre : en anglais, en français par des fans
Les écrivains aiment jouer à l’apprenti sorcier en combinant des récits populaires. La plupart de ces essais produisent des omelettes aux fraises : ce qui est bon provient des ingrédients originaux, et le mauvais provient du mélange. Pourtant, Magical 12th grader, qui est un mélange de pas mal d’histoires populaires (imaginer le bébé tout souriant de Magical Girl Madoka, Card Captor Sakura, un gag manga et un drame au lycée, le tout sans me demander comment on fait un bébé à quatre), est un chef d’œuvre (maintenant que j’ai donné la conclusion et le lien vers le prologue, vous pouvez arrêter de lire cet article et commencer la lecture).
Pourquoi ? Parce qu’il arrive à mélanger le tout en ayant une identité propre. Prenons pour exemple le mélange drame au lycée / Magical girl. Normalement, ça devrait clasher violemment : remplacer les écolières/collégiennes par de jeunes adultes limite énormément le caractère mimi et l’idéalisme propre au genre de la magical girl va s’opposer au cynisme demandé par le drame. Dans la pratique, les deux genres se nourrissent l’un de l’autre : le lycée est un excellent pourvoyeur d’émotions négatives (l’histoire se passe en Corée, pays qui a le plus haut taux de suicide des jeunes et une culture scolaire extrêmement élitiste), qui fournissent une série d’obstacle propice à une histoire de magical girl. La résolution de ces obstacles passent par la compréhension des problèmes qui les ont engendré, ce qui donne une manière naturelle d’exposer le drame. Enfin, les contradictions entre ces deux genres sont mises à profit :
- l’opposition entre idéalisme et cynisme est mis à profit pour générer un conflit entre les cyniques qui cherchent un moyen de se débarrasser du problème et les idéalistes qui veulent résoudre ce dernier.
- Le caractère intrinsèquement mignon d’une magical girl génère de bons gags avec des héroïnes lycéennes qui ont pas spécialement envie de suivre docilement les règles et qui sont suffisamment malignes pour détourner leur pouvoir vers un usage plus radical.
Je ne peux pas finir cette revue sans parler des personnages de la série : ils sont très bons, réalistes mais suffisamment taré pour être drôle, pleins de défauts mais sans devenir antipathique.
En conclusion, si vous voulez une série complètement barré dans lequel on a tantôt envie de rire tantôt envie de pleurer, foncer sur Magical 12th Grader.
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