Labyrinth of Refrain – Et le couplet dans tout ça ?
Après la salve de JRPGs en pagaille en fin d’année dernière où j’ai enchainé Triangle Strategy (très bien), Diofield Chronicle (bof), Tactics Ogre (overhypé), Crisis Core (moui), je suis tombé à court de fuel et j’ai commencé à chercher parmi les jeux que j’aurais pu manquer à un moment. Steam m’avait recommandé à un moment « Labyrinth of Refrain » dans ma liste de découvertes (que je vous recommande de faire tourner de temps en temps, on y trouve parfois de jolies… découvertes).
Labyrinth of Refrain fait partie de ces jeux Nippon Ichi qui sont toujours vendus constamment à prix d’or alors même qu’ils ont des années. Heureusement, on le trouve à 15-20€ en soldes et c’est à ce prix-là environ que je l’ai acheté, durant les soldes de Noël. Et je regrette pas ouhlàlà. C’est un dungeon crawler et… ah mais au fait vous ne savez peut-être pas ce que c’est.
Le genre du dungeon crawler est vieux comme le monde. Cela fait partie des premiers jeu de rôle qui sont apparus sur micro-ordinateurs dans les années 80 et plus tard, en 90. Le genre s’est fait pas mal ringardiser par l’arrivée de la 3D polygonale et on peut sans doute considérer que les premiers épisodes de la série Elder Scrolls (comme Arena) sont les dignes successeurs du genre. Les japonais ont pas mal kiffé le dungeon crawling et ça a influencé plein de titres. Mon premier du genre sur consoles a été Shining The Holy Ark sur Saturn, mais il y en a eu plein d’autres avant. Le plus connu d’entre eux aujourd’hui est probablement la série des Etrian Odyssey.
Le principe est assez simple : vous avez une équipe de personnages qui explorent un donjon en vue subjective. Le donjon a des monstres, des portes, des trésors, des pièges, des trous (parfois il faut tomber dans les trous, si si.) Ces jeux sont en général assez exigeants, voire carrément hardcores.
Et Labyrinth of Refrain ne fait pas exception.
Ma sorcière bien aimée
Dronya est une jeune sorcière au caractère bien trempé. Odieuse avec sa disciple Luca (doublée en japonais par la doubleuse d’Anya de Spy x Family) qui pourtant l’adore comme une mère, elle ne montre aucune pitié envers qui que ce soit. Ancienne sorcière de la cour royale, elle a fait tout le chemin jusqu’à la ville reculée de Refrain pour venir y explorer son donjon, accessible via son puits, à la demande du bourgmestre.
Cependant, dés leur arrivée, les choses ne se passent pas trop comme prévu. D’ailleurs il y a une ambiance très, très étrange qui se dégage de la petite ville. C’est difficile à expliquer sans trop spoiler mais il y a vraiment quelque chose qui cloche. Que cela soit le couvre-feu imposé pour sauver les habitants de monstres qui veulent les dévorer dans les rues une fois la nuit tombée, ou bien encore le fait que le donjon est inexplorable par des humains car un miasme les tue s’ils tentent de descendre… Qu’est-ce que cache le donjon ? La ville ? A vous de le découvrir, via les pantins que Dronya et Luca vont animer et qui vous serviront de troupe à envoyer dans les tréfonds du donjon, toujours plus profondément.
Au cours de l’aventure on va découvrir tous ces secrets petit à petit via des séquences façon visual novel. La traduction en français (car c’est une des spécificités de ce titre : le jeu suivant, Labyrinth of Galleria, n’a pas de VF) est excellente et rend très bien les dialogues animés entre Dronya, Luca, et les autres personnages. Chapeau d’ailleurs à la doubleuse de Luca qui est incroyable et me fait beaucoup trop marrer.
Mais voilà, méfiez-vous de Labyrinth of Refrain : sous son charadesign coloré à la Disgaea se cache en fait une histoire aux évènements parfois très durs et malaisants.
Le puits sans fond
Vous allez donc incarner un livre magique, le Tractus de Monstrum qui va « piloter » les pantins que Luca et Dronya auront faits afin d’explorer toujours plus profondément dans le donjon. Les monstres s’y balladent et il va falloir les combattre dans des batailles au tour par tour somme toutes classiques. Le jeu semble assez simple au début mais fait un bon aff pour ajouter au fur et à mesure des éléments de gameplay comme par exemple la possibilité de casser certains murs, ou encore de créer des sorties pour revenir à la carriole de Dronya à la surface en un instant.
Vous ne dirigerez pas des pantins indivuellement mais plutôt des cabales de pantins. Au début vos 5 cabales n’auront qu’un seul pantin mais au fur et à mesure que vous en trouverez de meilleures, vous pourrez avoir jusqu’à 3 pantins par cabale et un certain nombre en soutien. Chaque cabale est spécialisée : il y en a pour tank, pour attaquer, pour les soins, pour les sorts… et vos pantins peuvent avoir une classe parmi 8 qui définira quelles armes ils peuvent utiliser mais aussi leur orientation en terme de stats. Par exemple les chevaliers sont un bon compromis entre résistance et dégâts physiques, tandis que les forteresses font tout miser sur leurs points de vie et résistance mais n’auront pratiquement rien en points de magie. Les stats de chaque pantin dans une cabale (même les pantins de soutien!) affectent les stats de la cabale entière et par exemple quand vous lancez un sort d’attaque, c’est la cabale entière qui le lance, et non chaque personnage individuellement.
Déjà vous sentez certainement la complexité du truc qui se forme mais vous n’avez rien vu.
On est dans un jeu Nippon Ichi donc une fois vos persos arrivés au niveau 99 (le maximum) vous pouvez les réincarner en transférant leur âme dans un nouveau pantin au niveau 1. Ainsi, bien au chaud en soutien d’une cabale, il peut profiter sans danger d’une aprtie de l’XP engrangée par vos auters pantins. J’arrivais sans trop de mal vers la fin du jeu à avoir une bonne rotation pour faire monter encore et encore mes pantins sans avoir à grind à outrance. Car les faire ressuciter dans un autre pantin augmente leur « clarté d’âme » qui est en fait un multiplicateur de stats. Et quand on passe de 1 à 8, puis à 21, puis à des chiffres encore plus gros, je vous laisse imaginer les possibilités de roulage sur les ennemis.
Mais le jeu n’est pas si facile ! Déjà parce qu’en soit les combats, surtout contre les boss, peuvent être un peu retors, mais aussi car aléatoierment vous pourrez vous retrouver avec des monstres en version « élite » qui vont vous faire un peu suer du front. Surtout que le jeu a une mécanique de rétention d’XP diablement efficace : vous pouvez choisir d’emmagasiner l’XP obtenue après un combat pour l’encaisser plus tard, sachant que chaque fois que vous décidez de ne pas encaisser tout de suite, un multiplicateur augmente l’XP obtenue. Si au détour d’un combat vous vous dites « bon allez c’est bon maintenant j’arrête », toute l’XP accumulée est reversée à vos personnages qui peuvent gagner des levels assez facilement. MAIS ! Si jamais vous perdez un combat ou vous fuyez, toute l’XP accumulée est perdue. C’est très efficace comme mécanique de risque-récompense et bien sûr qu’on râle lorsqu’un ennemi elite nous arrive sur la tronche ou bien qu’on tombe dans un trou qu’on avait pas vu et qu’on se tue.
Autre élément de risque récompense : on gagne de la mana lors de notre exploration mais chaque niveau a un seuil de mana à ne pas dépasser. Si on le dépasse, un ennemi hyper puissant vient alors nous chasser et il vaut mieux rentrer immédiatement. La mana affecte la qualité des loot mais aussi les ennemis rencontrés.
J’ai trouvé le jeu bien plus agréable qu’un Etrian Odyssey en fait. Déjà parce que tout s’y passe de façon fluide, on peut naviguer très rapidement à travers la map, qui s’auto-cartographie toute seule (pas besoin de le faire à la main) et il y a même un bouton « turbo » pour accélérer combats et déplacements quand on a pris l’habitude de rouler sur certains étages. Le seul vrai bémol réside dans deux choses :
- Le menu-ing peut prendre pas mal de temps à cause d’une itnerface pas toujours très claire et des menus et sous-menus un peu pénibles à naviguer. Si j’ai loué la traduction française pour les moments de VN, celle-ci se retrouve coincée dans les petites cases quand il s’agit de nommer des objets ou des stats et ne favorisent pas la compréhension. On peut passer ainsi beaucoup de temps dans les menus et parfois à faire des allers-retours car on a pas l’information qu’on veut. Par exemple pour comparer deux items efficacement.
- Il n’y a pas de système d’aide ou de revisionnage des tutoriels. Si vous avez loupé une information cruciale, c’est impossible de vous la faire réexpliquer par le jeu. Ce dernier n’étant également pas très très populaire, il y a très peu de guides sur Internet, à part un GSheet que j’ai trouvé à un moment montrant les différentes cartes et expliquant certaines stats un peu obscures…
Mais à part ça, le jeu se joue très bien et on est vite pris par le gameplay. Mais c’est un gameplay qui pourra être exigeant pour quiconque voudra optimiser un max sa troupe de pantins (ou ses troupes, vous pouvez switcher entre plusieurs) et leur équipement. Car oui, les stats des équipements peuvent aussi s’améliorer en les combinant… et du loot vous allez en avoir. Beaucoup. BEAUCOUP. A tel point que parfois j’ai passé des dizaines de minutes (le fameux menu-ing) à fusionner des items entre eux pour en obtenir des plus puissants.
Conclusion
Je n’ai volontairement pas abordé tous les éléments de gameplay auxquels vous allez être confrontés. Le donjon de Refrain est bourré de surprises et ce n’est pas qu’un simple donjon, bien sûr… L’histoire aussi vous en donnera pour votre argent avec des plot twists en veux-tu en voilà, mais surtout parfois des moments sombres à vous glacer le sang. Sous son aspect mignon et enfantin se cache en effet un jeu qui ne pardonne pas, que ça soit via son gameplay ou son scénario. Mais c’est aussi un jeu très plaisant à parcourir, doté d’une ambiance et de personnages uniques. Dronya a beau martyriser Luca à longueur de journée, leur duo marche super bien et les persos secondaires ajoutent chacun un petit quelque chose au mix, rendant certains passages encore plus drôles ou touchants. L’ascenseur émotionnel il est là, il vous tend les bras, et la fin, sans me retourner, m’a quand même fait un petit quelque chose. J’ai passé un excellent moment sur le jeu, et je compte bien faire Labyrinth of Galleria, sa suite, quand la tornade FFXVI se sera dissipée !
Au passage, le jeu était initialement sorti sur PS Vita avant d’être adapté sur PS4, puis sur PC. Et sans aucune surprise, c’est un jeu idéal sur le Steam Deck !
Ah une dernière chose avant de vous laisser : Méfiez-vous du mouton.
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