Alors. Rebuild of Evangelion 3.0. Il se sera aussi fait attendre, et se sera fait très trollesque avec ces trailers. Par où commencer.
Déjà. Un avertissement. Cet article est BOURRÉ de spoilers, et la simple présentation elle-même part du principe que vous avez tout vu jusqu’à Rebuild of Evangelion 2.0.
Si ce n’est pas le cas, passez chez votre revendeur le plus proche, achetez-le et visionnez-le avant de lire plus loin.
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Bon, si vous êtes encore là, je ne suis plus responsable pour les spoilers, vous êtes prévenus.
Si on compare la progression d’Evangelion à celle de Rebuild of Evangelion 2.0, on en arrivait environ à l’épisode 19-20, après le fameux incident de synchronisation 400% devenu mémétique.
La production d’Evangelion chez la Gainax étant ce qu’elle était à l’époque avec un budget en chute libre et ne tenant plus littéralement qu’à la passion, ainsi que la production manifestement parallèle des épisodes expliquant les incohérences comme Shinji montant en uniforme scolaire dans l’EVA-01, pour qu’il ne reste plus que la plug-suit, ou l’EVA-01 sur laquelle tout le monde fait un flan comme quoi plus personne ne peut l’arrêter… pour qu’on la retrouve sagement arrimée à sa cage dans l’épisode 20. Summum de l’anti-climax.
Et donc, nous avions été laissés grosso modo au moment où l’EVA-01 fait son show sur une musique joyeuse après que le héros aie sauvé sa donzelle… pour qu’on nous annonce que le troisième impact va commencer. Wait WHAT?
La preview de Evangelion 3.0 nous parlait de l’EVA-01 gelée avec Rei et Shinji dedans, Tokyo-III abandonnée, les responsables de la NERV accusés du pré-3ème impact, de l’EVA-06 descendant dans Dogma, de l’EVA-08 qui s’active, de débriefings, de plusieurs enfants (de la SEELE) au destin manipulé…
Donc, le titre : Rebuild of Evangelion 3.0 : Q (急, Quickening). Très mérité, il y a eu une accélération. Si vous avez vu le film ou lu des spoilers, vous comprendrez.
Sans rentrer dans les spoilers, nous allons donc arriver, nous, spectateurs, dans la peau de Shinji, au moment où il sort de l’EVA-01. Et comme nous, évidemment, il. Ne. Comprend. Rien. Et personne ne veut lui expliquer. Vu la fin du film précédent, et qu’il n’a pas réalisé ce qu’il faisait, ni les conséquences, ça peut se comprendre que les autres soient fachés après lui.
Egalement, en décrire plus sur ce qu’il se passe autour de Shinji serait problématique : tout a tellement changé que la moindre mention est potentiellement déjà un spoiler monstrueux.
Le résumé le plus simple et le plus compréhensible du film serait, en substance : pensez les deux derniers épisodes de Nadia avec le lancement du Neo Nautilus (si, si, je vous assure), suivi de l’épisode 24 d’Evangelion en peaufiné. Mille mercis pour ne pas nous avoir infligé une scène de une minute de plan fixe.
En très gros, le rythme du film est assez chaotique et fait tout pour désorienter : le début est rempli d’action, qui nous montre encore une fois la forte compétence d’Asuka au combat, et une bonne équipe de bash brothers avec Mari, mais la suite nous tient un peu en haleine vu le peu d’action directe.
On nous montre également les conséquences du moment badass de Shinji dans Rebuild of Evangelion 2.0. Il y a du rouge. Beaucoup de rouge. Partout. Et plus que dans l’eau. OH SHIT.
Ah, ça, je peux probablement le dire, sans le contexte on ne comprendra pas : la soeur de Tôji a enfin un vrai nom ! Et NON, contrairement à ce que tous les fanfickeurs ont cru pendant quinze ans, ce n’est pas « Mari ». Aussi, de façon notable, Maya a appris à lever le ton et crier !
A prioris : On lit beaucoup de mal du film sur le net, comme quoi il ne se passe « rien » ; ce qui est globalement assez vrai. Ca n’empêche pas d’apprécier le changement de donne, car tous les a prioris qu’on avait pu se construire en imaginant que ça suivrait la série originale ont été … brisés. Il n’en reste plus rien, à peine leur ombre. Honnêtement ma première impression en réalisant ce qu’ils avaient fait a été « Hein QUOI ? Mais… » suivi de « … mais c’est pas si mal en fait, ça ouvre plein de nouvelles possibilités jamais envisagées jusque là ».
Plaisir visuel : Assez agréable, même si tout est utilisé pour dépeindre le merdier dans lequel l’humanité se trouve maintenant. Encore bien pire qu’après le second impact. Si, si. Pour tout ce qui est mécanique et opérations de folie dirigées par Misato, ils se sont aussi bien lachés. Beaucoup de combats d’EVA en CG pour le meilleur ou pour le pire ?
Lors des scènes de baston, ou de fort stress mental, Anno à la réalisation, montre qu’il est sans pitié et que non ses personnages ne sont pas mignons du tout quand ils sont à leurs limites.
Oui, si vous n’aviez pas eu le mémo, le mignon et la tranche de vie sont partis par la fenêtre et sont maintenant loins dans la stratosphère avec le reste. Comprenne qui pourra.
N’attendez rien de reposant mentalement, ça accélère, et vous n’aurez pas le temps de souffler émotionnellement. Si vous pensez, si vous avez L’ILLUSION que vous pouvez souffler, alors vous vous trompez, et vous allez être pris d’un coup sec sur la nuque par la suite. Genre, « ça va venir, je le sais, ça va venir, mais d’OU, punaise ! »
Plaisir auditif : Comme dit plus haut, des références directes à Nadia qui nous montrent clairement d’où les 40 premières minutes du film tirent leur inspiration. Pour vous en dire plus pour le reste, il faudra que je fasse un second visionnage pour réviser mes impressions parce que j’ai passé plus de temps à tenter de trier mes idées et les évènements en regardant le film /o\
Ambiance globale : Les scènes dans le QG de la NERV sont extrêmement angoissantes, mais avec retardement et recul : rythme lent, installations vétustes, rouillées (tout ce qui est à ciel ouvert, SANS EXCEPTION est couvert d’une teinte rouge), bibliothèque en ruines, distributeurs vides, le strict minimum opérationnel… et pas une âme qui vive. Tout automatisé. Plus angoissant encore, certains couloirs de la NERV ont un logo illisible…
Vous prenez l’ambiance des épisodes 23 et 24, vous renforcez un peu le facteur angoisse, et vous y êtes, je dirais. Donc même quand le rythme est lent, quelque chose contribue à ronger votre mental commme la rouille le métal de la rampe de lancement de l’EVA-01. Même lors des scènes musicales entre Kaworu et Shinji. Ah, c’était donc pour CA le trailer trollesque avec le piano. Scène très bien animée cela dit, et pertinente scénaristiquement.
Il y a quelque chose très SF-futur apocalyptique, vaisseau spatial à la dérive, avec un quartier endommagé et que personne ne prend la peine de réparer, et tout automatisé pour les quelques survivants dans le quartier encore sain et sauf. Ou encore, un peu à la Paranoia, ou Soleil Vert. Encore une fois : N’attendez rien de reposant mentalement. Si vous vous imaginez avoir trouvé une oasis, l’eau est empoisonnée.
Scénario : On est lancés en plein milieu d’un bordel monstre et il faut recoller les morceaux nous-mêmes avec le peu d’informations que les gens de l’entourage de Shinji veulent bien lui donner, ce qui il faut avouer contribue à l’angoisse et cloue le regard à l’écran. Certains sont coopératifs. Trop. A un point qu’on peut dire qu’ils manquent du tact le plus élémentaire. Et là, on prend un WTF épique en tant que spectateur lors d’une des révélations. Pour l’information, la source la plus fiable d’informations sur ce qui s’est passé directement après la fin de Rebuild of Evangelion 2.0 est le preview. Vous allez devoir faire avec pour le moment.
Encore une fois du « Punaise, est-ce que c’est à ça qu’ils avaient pensé au départ mais jamais pu faire à cause des contraintes de production de l’époque ? ».
Honnêtement, j’ai été captivé pendant toute l’heure et demie, mais comme Shinji : je n’ai pas tout compris, et on a pas voulu m’expliquer.
Juste, le sous-titre « you can (not) redo » est omniprésent. Et ça fait MAL. Et c’est BON.
« …Bon Dieu… Et maintenant ? o_o » : Devinez ce qu’on dit en sortant du cinéma après avoir vu la fin du film. Devinez un peu.
(Attention, le reste de l’article contiendra un descriptif qui se veut exhaustif du film, des changements, et des spoilers, et surtout, il attendra que j’aille revoir le film pour être sûr d’avoir bien tout compris)
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