Oh Axel.
Crois-en mon expérience d’organisateur de Quartiers Libres : on n’écrit pas ce genre de message quand n’importe qui peut aller sur ton site et le faire à ta place, mais à sa façon.
Axel a déjà parlé de la genèse de ce site et de notre relationnel dans son article pour les deux ans du site (et voici mon coté du miroir) ; parlons donc du temps qui passe.
Nous sommes tous deux en train de passer la trentaine, avec le même léger vague à l’âme caractéristique de notre génération née au début des années 80. Celle qui a vu naître l’Internet, assez tôt pour l’assimiler sans être largué, mais assez tard pour ne pas avoir été assimilé par ce même Internet. Nos ancêtres ont connu le démon de midi, malaise mental du quadragénaire qui se sent vieillir mais qui ne l’admet pas. Nos parents ont passé la trentaine sans problème, parce qu’à cet âge, ils étaient adultes, embauchés à vie, mariés, et les seuls jeux socialement admis étaient sportifs. Nous sommes une génération qui joue à des jeux vidéo, s’enferme dans des télé-réalités pour échapper aux obligations du monde réel, et claque ses indemnités d’intérim’ dans des figurines de ninjas à seins gros et vêtements minces – statut de la relation sur Facebook : « c’est compliqué ».
Oh, vous y aurez droit, vous aussi. Axel, président de la Brigade SOS, fréquente assez d’adulescents de 2X ans qui lisent ces lignes et passeront à cette casserole ; nous y sommes en ce moment, et on peut vous dire que ce n’est pas si douloureux que ça. Le véritable passage à l’âge adulte (celui avec l’appartement acheté, le CDI, la Xbox 360 qui ne plante pas – un peu de stabilité, quoi) ne se fait que plus tard.
Axel ne lâchera pas ses maids, je ne lâcherai pas mon addiction immature pour les gros seins. Et dans un twist assez ironique (mais absolument vrai) de nos deux destins, Axel continuera à se taper des demoiselles à gros seins et je continuerai à me taper des maids. Ce que j’essaie de vous dire, c’est que notre passion ne s’éteint pas, et la vôtre ne s’éteindra pas non plus quand vous aurez 3X ans. Nos parents ont rangé leurs jouets ; nous/vous garderons/garderez les nôtres/vôtres – avec quelques MHz en plus, des lettres en moins (la tendance actuelle est à moins de 140 caractères), une mémoire dans le nuage, mais un cœur bien vivant dans le torse.
Bon anniversaire, Meido-Rando. Je sais que tu ne disparaîtras pas, je ne sais pas si tu changeras, mais à l’instar de tes grandes sœurs, tu seras toujours synonyme d’une époque aimée qui s’achève, qu’il s’agisse sur le Net ou dans la vie de son auteur. Jamais désactivée, jamais pleurée, jamais oubliée, toujours dans nos cœurs. On t’aime très fort et on sait que tu continueras à archiver encore longtemps soubrettes, dentelles, serre-têtes et passion.