Pourquoi la XBOX 360 ?
Tandis que Raton-laveur inaugure son Quartier Libre d’hiver, je vais profiter de ma récente acquisition d’une Xbox 360 pour vous expliquer un peu mon expérience de la bête et durant toute la semaine, vous parler de Eternal Sonata, Mass Effect, et les jeux du XBLA que j’ai achetés. Je pourrais aussi parler de PGR4 et Dead Rising, mais bon… Le premier est un enième jeu de voitures très agréable à jouer mais sans réelle vie, et le second je ne l’ai pas encore suffisament testé pour me prononcer.
Xbox, Microsoft, et moi.
Il y a quelques années, lors de la sortie de la Xbox première du nom, j’étais assez dubitatif sur le succès de la chose. Un mini PC transformé en console de jeux. Certains ont essayé par le passé, mais tout le monde s’était cassé les dents sur le sujet. Il y a de cela très longtemps par exemple, nous avions cet hybride PC / Megadrive développé par Amstrad (paix à leur âme) qui n’avait évidemment pas marché. La partie PC du lot était déjà dépassée quand la machine fut mise en vente, et ce fut un flop. De la même façon, le hardware de la Xbox première du nom (Pentium III, 64 Mo de RAM), était lui même assez dépassé à sa sortie. La Xbox 1 a fait un bide retentissant au Japon, et pour cause: aucun des jeux n’était réellement fait pour le marché japonais, et les éditeurs japonais étaient très frileux avec la console. La Xbox ne dût son salut qu’à quelques grands jeux (aussi disponibles sur PC peu de temps après, pour la plupart) mais aussi et malgré les efforts de Microsoft, au succès des homebrew, ces applications crées à la mano par des développeurs amateurs mais avec du talent. On retiendra le Xbox Media Center, qui permit à la console de lire tout et n’importe quoi sur la télé, aux émulateurs divers et variés, et à d’autres petites choses fort sympathiques. C’était le seul aspect de la console que j’appréciais.
Puis il y a ma relation avec Microsoft. Ah, Microsoft. On aime les insulter dés qu’ils font une boulette, on aime les hair pour Windows, mais ça serait faire l’impasse sur les DRM dont ils sont les principaux supporters ou sur les contrats de licence à l’utilisateur final complétement imbitables et vous retirant tous vos droits de consommateur à partir du moment où vous déballez votre produit Microsoft.
En l’occurence, j’ai longtemps testé de nombreuses versions de Linux pour tenter de me détacher d’un Windows qui buggait tout le temps et qui au final m’enfermait. Je suis un partisan du Logiciel Libre, ce grand principe qui veut que n’importe qui peut prendre votre code source et y apporter les modifications qu’il juge nécessaires. Ce mode de fonctionnement a ses avantages et on le voit tous les jours. Twilight (le serveur qui héberge ce blog), Mahoro, et d’autres machines du réseau Mahoro-Net.org tournent sous Linux, que ce soit Gentoo pour mes serveurs ou Fedora pour Feena, mon media center, j’utilise du logiciel libre partout où je le peux. Mais voilà, il y a un rayon où Linux est à la ramasse totale, c’est le jeu vidéo.
Pour cela il faut voir toute la stratégie de Microsoft dans son ensemble. En 95, Microsoft nous annonce DirectX peu après la sortie de Windows 95. Avant DirectX, les développeurs devaient développer un driver vidéo pour leur jeu, un driveur sonore, un driver réseau, et faire directement appel au matériel. C’était très gore, ça consistait à réinventer la roue pour chaque jeu ou presque. Et Microsoft arrive avec ses gros sabots et propose aux développeurs de leur macher le travail avec des outils qui parlent tous le même langage peu importe le matériel utilisé derrière. Une couche d’abstraction, en langage de geek.
Ce fut un grand succès. Si bien qu’aujourd’hui, 99% des jeux commerciaux utilisent la majorité des composants de DirectX.
Seulement voilà, DirectX n’existe que pour Windows, et les jeux utilisant en grande partie DirectX doivent être reprogrammés si on veut les voir débarquer sur Mac, sur Linux, ou autre support. Et paf, les développeurs sont enfermés.
C’est cette politique que je déteste chez Microsoft…
…et pourtant j’ai acheté une Xbox 360.
L’achat improbable
Il y a un an et demi la Xbox 360 pour moi était une belle merde. Surchauffe, retours SAV importants, plantages bizarres, jeux peu engageants… Et puis, on se rappelle qu’une console de jeux donne envie quand il y a des jeux qui nous plaisent qui sortent dessus. Ca a commencé avec Dead Rising, Gears of War, puis les jeux du Xbox Live Arcade (les annonces de jeux Sega de renommée, Ikaruga, Bomberman Live…), et plus récemment, Bandai Namco m’a fait mettre un genou à terre avec The Idolm@ster. The Idolm@ster est typiquement le genre de jeu que je ne peux pas éviter. Il crée un lien entre le joueur et l’idole qu’il gère, quelque chose qui m’a rappelé mes nombreuses parties de Princess Maker 2. Il me fallait ce jeu, et le seul moyen était d’obtenir une Xbox 360.
J’ai d’abord écumé les sites underground afin de comprendre comment passer des jeux imports sur une console européenne. Peine perdue, cela est possible mais avec de laborieuses manipulations qui si elles ne niquent pas votre lecteur de DVD ou votre console, peuvent amener à un banissement du Live au bout d’un moment. Et comme j’avais aussi envie de jouer sur le net aux jeux de ma console, il fallait faire une croix là-dessus de toute évidence. Au final je me suis résigné à l’achat couteux mais nécessaire de deux consoles. Une européenne et une japonaise. Vu le cours du dollar, le prix d’une console japonaise est en chute libre sur les sites d’imports, et son achat est prévu pour Février, avec la nouvelle version de Idolm@ster, qui n’est ni plus ni moins qu’un add-on déguisé. Une sorte de UT2004 sorti après UT2003, si vous voyez ce que je veux dire.
Mais pour le moment, j’ai ma Xbox 360 Elite trouvée par Fluo chez un Micromania de Saint Nazaire. Parce qu’à Nantes, plus personne n’en avait encore en stock. Elite parce que disque dur de 120 Go, et que j’ai un fiable pour le noir. Et elle porte le doux nom de Blasphemy. Pour une fois, un de mes appareils n’a pas un nom japonais, qu’on se le dise. Et puis Blasphemy, c’est mignon je trouve.
Mais pourquoi acheter la Xbox 360 pour UN jeu?
Pas que pour un jeu. Même si ce qui m’a poussé à l’acte était Idolm@ster (le coup de grâce étant le clip d’intro qui passe sur la chaîne Nolife). De la même façon qu’avec la DS que j’ai acheté l’an dernier, au même moment de l’année en fait, j’avais une petite selection de jeux auxquels je voulais jouer. J’avais fait exactement pareil avec la PS2, en attendant quelques années avant de m’en payer une. Il y a bien sûr les gros jeux commerciaux vendus au prix cher (mais qu’on peut trouver à des prix un peu plus raisonnables sur PrinceMinister par exemple au bout de quelques semaines ou mois) mais il y avait aussi un grand nombre de jeux du Xbox Live Arcade que j’ai découverts. Le XBLA est une sorte de catalogue de jeux à télécharger, entre 50 et 150 Mo selon les jeux, voire plus pour certains cas rares, mais cela reste raisonnable. Ces jeux sont faits par de petits développeurs ou éditeurs qui décident de vendre leur petit jeu des clopinettes. Ca ressemble un peu à Steam en fait avec ses petits jeux casual, mais comme vous le verrez dans l’un des articles de cette semaine, on est parfois loin de jeux pour casuals…
Là où la Xbox 360 est également intéressante c’est pour son système Live, qui n’est ni plus ni moins qu’une grande galerie marchande de vidéos, films, démos, contenus téléchargeables pour les jeux, et bien sûr le XBLA. Le tout est géré par des micro-transactions à base de MS Points. En gros, 1000 MS Points = 12€. Pour un petit aperçu des prix…
- Un petit jeu XBLA : 400 MSP
- Un gros jeu XBLA : 800 MSP
- Du contenu téléchargeable : selon le jeu ça va de 100 à 400 MSP par pack de contenus.
- Des petits clips vidéos de courts-métrages : 250 MSP l’unité
- Location de films pour 24h : 250 MSP en définition standard, 380 MSP pour de la HD.
Ce ne sont que des exemples mais avec tellement de trucs à acheter et de possibilités, quelqu’un qui aime faire chauffer sa carte bleue va vite se retrouver à débourser 60€ pour 5000 MSP et faire son petit shopping. Il y a des jeux où on trouve du contenu rigolo comme un pack de cartes PGR pour le jeu de Uno (quand on est fan) pour quelques MSP, mais il y a du gros foutage de gueule aussi. Lumines Live, oui, le jeu sur PSP qui permet entre autres de s’ouvrir une brèche dans le firmware de la console, est vendu sur le XBLA pour 800 MSP (attention il était à 1200 MSP il n’y a pas si longtemps). Mais là où le bat blesse, c’est quand même qu’il y a des packs de chansons à 400 MSP. Oui oui, et pas qu’un seul. On peut aussi déboquer le mode contre le CPU pour quelques MSP (quel intêret, franchement?) ou si l’on est fan de Heavenly Star, débloquer la chanson pour quelques MSP de plus encore. Au final, le jeu revient à plus de 2500 MSP si on prend tous les packs (j’ai pas fait de calcul précis mais ça doit être approchant.). Et le pire dans tout ça c’est que le jeu lag quand on joue sur le live, ce qui fait que personne n’y joue.
Il y a aussi de bons exemples comme Dead Rising où les costumes supplémentaires sont totalement gratuits, mais en général, ça pousse grave à la consommation le XBLA. J’appréhende déjà le contenu téléchargeable de Idolm@ster, quand je l’aurai.
Et puis y’a la frime du Gamertag:
Cette petite image qui est votre carte d’identité de joueur est en fait bourrée de détails: nick, avatar, type de zone (les joueurs avec lequels vous allez vous retrouver le plus souvent, ici "Détente"), la réputation, le Gamerscore, et les derniers jeux joués. Cliquez donc dessus pour voir les jeux auxquels je joue et les succès que j’ai déjà débloqués.
Le Gamerscore est une saloperie qui pousse le joueur à faire ses jeux dans tous les sens. Tous les jeux, même ceux du XBLA, contiennent 1000 points. Les jeux XBLA eux font 200 points une fois complétés. Chaque jeu divise donc ces points en un certain nombre de succès qui sont suffisament variés pour en donner un peu aux joueurs qui se contentent de terminer le jeu normalement, et récompenser ceux qui se lâchent. Cela peut-être des choses simples comme "Terminer le chapitre 1 du jeu" ou "Faire 500 headshots" mais aussi des trucs un peu hardcore comme "Finir le jeu sans mourir une seule fois", par exemple. Le Gamerscore est donc la somme des scores de tous les jeux que vous possédez. C’est terriblement addictif parce qu’on se dit "Oh ce succès est facile, je vais me le faire" et vous passez une heure a essayer justement, a faire une course sans toucher aucun mur (et la gagner, cela va de soi).
Elle a quand même des défauts cette console non?
Hohoho, oui, bien sûr.
- Elle est chère, mais moins qu’une PS3 pour ce que c’est.
- Elle a un grand taux de retour SAV (mais un SAV quand même nickel et une garantie de 3 ans)
- Un mode réseau très poussé mais payant. Hé oui, pour jouer en ligne il vous faudra un compte Live Gold, qui coute 7 euros par mois. Une cinquantaine si on s’abonne à l’année. A part le jeu en ligne, un compte Silver aura juste comme désavantage de ne pas avoir de contenu une semaine avant tout le monde. En l’occurence si on ne compte pas jouer en ligne, c’est tout à fait dispensable.
- Elle peut rayer vos DVDs surtout si vous la mettez à la verticale.
- C’est ultra fermé, les composants sont recouverts d’epoxy pour vous faire chier si vous voulez trafiquer ce que vous avez acheté.
- Les jeux sont grave chéros. C’est l’effet nextgen.
- Beaucoup de jeux sont zonnés. Pas tous mais une grande partie, dont Idolm@ster évidemment, sinon ça serait trop simple.
- Pas de wifi, et l’adaptateur wifi est uber cher (75€ au moins) et en plus pas compatible avec tous les routeurs Wifi. Etrange, mais on est chez Microsoft, hein.
Bref, voilà, j’ai un Xbox, je me fais vanner par tous mes amis Rafaux que j’avais habitués à conchier tout ce qui venait de Microsoft, et pourtant, je m’amuse comme un petit fou. J’ai déjà terminé Mass Effect, Eternal Sonata est sympathique, PGR4 est distrayant et les jeux du XBLA sont super sympa pour des jeux "casuals". L’important quand on achète une console c’est de trouver des jeux qui nous plaisent, c’est tout.
Si vous avez un gamertag, n’hesitez pas à le donner dans les commentaires et à m’ajouter à votre liste d’amis, qui sait 🙂