Les animés de l’automne 2018
2 bons mois depuis le dernier billet. Tranquille.
En plus de ce billet, je vais essayer de vous toucher deux mots sur Maquia, le premier film réalisé par Mari Okada, que j’ai eu l’occasion de voir, et l’honneur de présenter, aux Utopiales 2018 à Nantes le week-end dernier.
Mais avant ça, je vais vous parler de ce que je regarde cette saison. Il y a du vraiment bon, donc on y va !
Moi, quand je me réincarne en slime
Manga sorti depuis quelques temps chez Kurokawa, Slime débarque en animé cette saison chez Crunchyroll. L’adaptation, plutôt fidèle, se suit bien, qui plus est servie par une traduction hors pair (comme d’habitude chez CR France, en fait.)
Enième isekai (ces histoires où le ou les héros sont transportés dans un monde de fantasy), Slime se distingue par le fait que le personnage principal se retrouve poignardé en pleine rue à Tokyo (ça arrive très souvent visiblement.) et, à l’article de la mort, alors qu’il divague, une voix se fait entendre dans sa tête « Compétence acquise », « Compétence acquise »… Lorsqu’il reprend connaissance, il se retrouve réincarné en un slime, ces ennemis de base qu’on trouve dans les jeux vidéo comme Dragon Quest notamment. Sauf que c’est un slime doté d’une conscience et d’une intelligence humaines, avec en plus une compétence très spéciale : prédateur. Celle-ci lui permet d’absorber un être vivant et d’en récupérer les compétences liées. Par exemple un serpent lui permettra de cracher du poison, une araignée de tisser des toiles… Cette compétence va se révèler utile lorsque Limule (c’est le nom qu’il a en slime) va absorber Veldra, Dragon des Ouragans qui sommeille dans la grotte où il a repris connaissance.
L’aventure de Limule va l’amener à croiser la route d’autres monstres et à découvrir leurs compétences mais surtout à apprivoiser le peuple des gobelins, puis des loups de la forêt, puis des nains… Il y a une vraie progression tout au long de l’animé ce qui le rend particulièrement agréable à suivre. Pas de filler jusqu’au dernier quart de la série, quoi.
J’ai particulièrement bien aimé le manga à la base. C’est intelligent, parfois très drôle, plutôt bien écrit et inventif. Y’a un p’tit côté Suikoden aussi avec le rassemblement de divers peuples et personnages qui n’avaient au départ rien en commun. L’anime rend bien honneur au manga en tous cas et je tiens encore une fois à féliciter l’équipe d’adaptation/traduction chez Crunchyroll France qui fait un boulot toujours épatant pour rendre naturels les dialogues sans jamais trahir l’esprit de l’animé.
Si vous avez besoin de votre dose saisonnière d’isekai, c’est plutôt un bon plan !
Goblin Slayer
On va rester dans la fantasy, cette fois un peu dark quand même. Voire pas mal. Le premier épisode a fait couler pas mal d’encre étant donné qu’il y a quand même des gobelins qui violent la pauvre combattante d’un groupe de débutants qui venaient les exterminer (après avoir buté le guerrier trop con d’avoir ramené une épée longue dans une grotte exigue et la sorcière à coup de flèche empoisonnée histoire qu’elle agonise bien longtemps). La seule survivante, la jeune prétresse, ne doit son salut qu’au crève gobelins, le « Goblin Slayer », un mec en armure intégrale qui parle de façon monotone et est expert en élimination de gobelins. Il les connait par coeur, utilise des tactiques cruelles pour les tuer…
Passé ce premier épisode qui introduit l’univers, la guilde des aventuriers, les rangs, les classes, les sorts, et surtout ce passage très graphique dont je parlais plus haut, on reste sur de la fantasy à la japonaise assez bateau, avec nains, elfes, hommes lézards, sorcières, lanciers, guerriers, prètresses, shamans… Rien d’extrèmement recherché ni folichon. Les épisodes suivants sont même largement safe comparés au premier, qui était surtout là pour accrocher. Je n’ai pas lu le manga, mais j’ai pris au moins le premier tome pour la science, parce que ça m’intrigue quand même.
L’anime, le manga (et le light novel) sont carrément mis en avant par les éditeurs en France comme étant le gros blockbuster de la saison. Perso je le vois pas du tout comme ça, il n’en a pas l’étoffe, ne serait-ce que parce qu’aucun personnage n’a de nom (ils sont tous appelés selon leur classe, ce qui va vite limiter les choses…) donc difficile de créer un réel attachement. Si le visionnage n’est pas déplaisant et qu’on ne s’y ennuie pas, le propos de Goblin Slayer est nul. Zéro, rien, que dalle. Rien qui n’ait déjà été dit auparavant, et pour de la dark fantasy, désolé mais Game of Thrones est déjà passé, fait bien mieux, et réclame des royalties.
Jojo’s Bizarre Adventure Golden Wind
J’avoue n’avoir jamais ouvert un manga JoJo. Du coup j’aborde ce nouvel arc à l’aveugle. On continue donc d’une certaine façon à suivre les aventures d’un descendant des Joestar. Comme c’est toujours david productions qui s’en occupe, ça reste fidèle aux précédents arcs animés. C’est plutôt propre, graphiquement ça pête, et scénaristiquement on a de nouveaux antagonistes, de nouveaux stands, tout ça sur fond de mafia italienne.
Je peux pas vraiment en dire plus si je vais aimer ou pas, Jojo ça avance toujours très lentement mais c’est typiquement l’anime feuilletonant que je vais regarder chaque semaine sans trop réfléchir.
Sword Art Online Alicization
J’ai une relation très amour-haine avec SAO. D’un côté j’apprécie les personnages, surtout Leafa avec sa grosse p…onytail, ou même Grosbill Kirito, qui quoi qu’on en dise est un bon héros (tous les personnages principaux n’ont pas besoin d’avoir un passé sombre ou un esprit torturé. Des fois on aime juste bien qu’ils soient badass.) D’un autre côté, le scénario général qui semble avoir été écrit par un auteur de fanfic qui débute m’a fait tiquer par moments. C’était surtout vrai aux débuts de la série, jusqu’à, facile, Mother’s Rosario. Ouais je sais ça remonte à pas si longtemps, mais SAO c’est une série où je peux vraiment dire « c’était pas mieux avant. » L’écriture c’est réellement améliorée.
Du coup j’ai abordé Alicization avec une grande curiosité. La side story GGO était particulièrement fun, et là on sentait direct qu’on arrivait dans du plus sérieux. Bon, ok, j’ai facepalm très fort quand j’ai vu un ancien membre de la guilde de PK de Ainscrad foncer sur Kirito dans le monde réel pour le poignarder (parce que ça sentait quand même grave le plot twist recyclé.) Le monde dans lequel se retrouve Kirito, cependant, est très intéressant, avec beaucoup de similitudes avec l’informatique. Il est encore un peu tôt pour dire si ça va être bien ou pas cependant.
Zombie Land Saga
Ouais, encore un animé d’idols. Mais ZLS annonce la couleur direct : on est pas là pour se prendre au sérieux. Sakura, une jeune lycéenne pleine d’entrain, est bien décidée à devenir idol. Mais le destin en a voulu autrement, puisqu’elle se fait percuter par une camionette en sortant de chez elle de la façon la plus débile et prévisible qui soit (moi en tous cas j’ai bien rigolé). Elle se réveille ensuite dans une maison lugubre, fuit des zombies, trouve de l’aide auprès d’un policier qui prend peur et lui tire dessus : elle comprend alors en voyant son visage dans une flaque d’eau qu’elle a une tête… de zombie.
Heureusement son producteur arrive, assome le flic, et ramène Sakura au manoir pour lui expliquer qu’elle va faire partie d’un groupe d’idols pour revitaliser la préfecture de Saga. Il lui explique aussi que elle et d’autres filles ont été ressucitées pour former ce groupe. Pourquoi, comment, mystère. Le groupe est composé de filles aux histoires variées : l’ancienne star du showbiz, l’enfant actrice prodige, la courtisane du 19ème siècle, la chef d’un gang de motards… Le producteur de nos idol zombies est en plus un as du maquillage et pour leurs apparitions publiques arrive à les faire passer pour des jeunes filles normales.
Tout ça n’a aucun sens me direz-vous : et c’est ce qui fait tout le sel de la série. C’est débile. Complètement débile. Délicieusement débile. Ca ne se prend jamais au sérieux (en tous cas pas encore). Elles tentent d’abord un concert de Death Metal et font du headbang comme jamais ce qui fait forte impression chez les metalleux, et la bataille de rap de l’épisode 2 est juste légendaire (avec en bonus l’adaptation sans faille de Crunchyroll où l’équipe française a même incorporé les rimes dans la traduction de ce passage). Il faut cacher le fait qu’elles sont des zombies aux gens, ce qui amène de nombreux gags et situations loufoques. On ne s’ennuie jamais, il n’y a que rarement du drama inutile (sauf vers l’épisode 4 je dirais) et on sent qu’on est là pour rigoler.
Clairement l’une des séries que j’aime regarder le plus cette saison, même si leur producteur maniaque et dérangé me tape un peu sur le système, la série ne serait rien sans lui.
Rascal does not dream of Bunnygirl-sempai
J’ai choisi le titre anglais car c’est celui qui est affiché sur le site de Wakanim.
On termine la revue de la saison en ce qui me concerne par ce petit ovni aux petits airs de Haruhi et de Bakemonogatari : on suit la vie de Sakuta, un type injustement accusé par des rumeurs d’avoir envoyé à l’hosto des gars. Il fait la rencontre de Mai alors qu’elle déambule dans une bibliothèque habillée en bunnygirl. Rien de plus normal dans un animé me direz-vous, mais ça intrigue notre héros. Mai est une de ses sempai, une terminale alors que lui est en première. La jeune fille, cependant, ne semble être vue par personne. Personne ne la remarque, ne fait attention à elle, elle est tout simplement invisible. Sakuta va alors chercher à comprendre ce qu’il se passe, et va croire Mai sur parole : il est le seul à la voir, et il a lui-même été touché par le syndrôme de la puberté, puisque sa jeune soeur en a aussi subi les conséquences à sa manière.
Si l’intrigue peut paraître curieuse et accrocher ceux qui comme moi apprécient les histoires un peu surnaturelles mais bien ancrées dans la réalité, c’est réellement les personnages et leur alchimie qui fait de cette série une petite perle de l’automne. Sakuta, épris de Mai, lui envoie des missiles ballistiques en permanence, et elle répond de même. Ce n’est jamais violent ou gratuit : les dialogues sont savoureux, délicieux même. Ca flirte, ça repouse, ça reflirte cinq minutes après, ça vanne, ça clashe, et c’est en plus de ça hyper pertinent. Je n’ai parlé que de Sakuta et Mai, mais Sakuta est entouré de son meilleur pote plutôt sympa, de la petite scientifique toute mimi Futaba, ou de Tomoe la fille de seconde (qui a raviré mon PTSD de Endless Eight, c’est vous dire), et bien sûr la jeune soeur de Sakuta, Kaede, qui pour une petite soeur d’animé est fort adorable.
Comme Zombie Land Saga mais dans un tout autre registre, s’il y a bien une série que j’apprécie et attend la suite avec impatience c’est bien celle-ci. Niveau waifus, bizarrement Mai me sauce pas plus que ça, j’aime limite plutôt bien Tomoe, mais après tout peu basculer d’un moment à l’autre. Peut-être que quand Mai se fera une queue de cheval on en reparlera.