Doujin Work
Il y a des jours où on se dit qu’on passe vraiment à côté de séries sympatoches, et au final on les dévore d’une traîte ou presque. Dans le cas de Doujin Work, le dîner fut bref: la série ne compte que 12 épisodes d’environ 13 minutes chaque. Mais est-ce réellement un problème?
Crée par l’auteur du fameux doujinshi hentai sur Tsukihime "A cat is fine too" (en bon français, "un chat ça me va aussi") la série en manga a été adaptée en anime en 2007, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’à première vue c’est très très cheap.
Seulement, il ne faut pas s’arrêter si vite, car si les qualités graphiques de Doujin Work font plus penser à un anime petit budget qu’à une super production Kyoto Animation, les scénaristes ont trouvé de l’or en barre en écrivant les dialogues.
Osana Najimi (jeu de mot sur ‘amie d’enfance’ ‘osananajimi’) est trainée par sa camarade de classe Tsuyuri jsuqu’à une convention au japon. Pour rappel, les conventions au japon sont très éloignées de ce que nous avons en France, puisqu’au Japon, les conventions servent principalement aux auteurs amateurs comme professionnels (luttant bien souvent à armes égales) de faire découvrir et de vendre leurs oeuvres. C’est là-bas que sont acquis les dernières nouveautés en termes de doujinshis, hentai ou non. Najimi donc qui n’y connait pas grand chose, va être influencée par Tsuyuri qui va lui expliquer que les dojinshis ça peut rapporter gros. Rapide calcul de Najimi: si elle en vend assez, elle peut facilement se payer tout ce qu’elle veut. Bon plan!
Pour achever de la convaincre, son ami d’enfance, Justice et sa loli cosplayeuse Sora lui expliquent que c’est encore mieux quand on est connu, comme lui. Il n’en faut pas plus à Najimi pour renoncer à tous ses principes moraux et mettre un pied dans l’engrenage qui al conduira à elle aussi créer ses propres doujinshis hentai. Une sorte de Comic Party débridé, en somme.
Et quand je dis débridé, je pèse mes mots. Tsuyuri prendra d’ailleurs un malin plaisir à créer des sous-entendus douteux pour faire rougir d’embarras son amie, et lui avouera même qu’elle dessine des doujinshis de viol dans un circle (groupe de dessinateurs) du nom de Pantsu Revolution. Des doujinshis de viol? Hé oui, car c’est ce qui se vend le mieux!
Doujin Work offre un cocktail rafraîchissant d’humour otaku sans être bourré de références à la Lucky Star. Les dialogues sont très drôles, parfois à mourir de rire ("Mademoiselle, vous avez fait tomber votre livre érotique.") ou certaines situations sont tout simplement hilarantes, comme le moment où Najimi perd sa virginité avec les jeux hentai.
Bien sûr, d’autres personnages vont se montrer, comme le premier fan de Najimi (qui avec toute la meilleure volonté du monde dessine très mal) ou encore sa première rivale, qui se découvre un penchant pour le yaoi. Que les yaoiophobes se rassurent cependant, tout cela est traité avec humour, et je préfère toujours les meido aux jolies jambes.
En clair, Doujin Work ne brille pas par sa réalisation, mais par son humour et ses personnages simples et efficaces. Pour 12 épisodes de 13 minutes, vous ne subirez aucun temps mort. C’est une série délicieuse qui se dévore vite, mais ne s’oublie pas de sitôt, un peu comme REC en somme, mais en moins sérieux. Vous aussi vous tomberez sous le charme de l’ambitieuse Najimi et de sa fourbe de copine Tsuyuri.
Et comme pour REC, mon seul regret sera qu’il n’y a pas assez d’épisodes.
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