Soul Calibur IV
Dans une galaxie pas si lointaine et il y a pas si super longtemps que ça…
Le petit Axel encore tout adolescent qu’il était découvrait Soul Edge et son intro qui casse des briques. Il avait une PSX moddée déjà à l’époque. Ce n’est que lorsque la version européenne renomée pour d’étranges raisons Soul Blade apparut qu’il l’acheta tout de suite pour sa seconde PSX (la première passa l’arme à gauche rapidement. C’était fragile ces bestioles à l’époque.)
Puis vint Soul Calibur (qui fut le premier jeu avec Phantasy Star Online a être acheté avec sa nouvelle Dreamcast), puis Soul Calibur II sur PS2, puis Soul Calibur III en import US (avec tous mes amis armés de Xbox et la bave aux lèvres).
Au fil des versions, SC n’évoluait pas des masses mais proposait à chaque mouture un panel intéressant de personnages, de coups, et de modes de jeu solo et à deux. Mais bon, y’avait toujours Seung Mina ma petite favorite, alors forcément… je ne pouvais qu’aimer.
Et voilà que le très attendu Soul Calibur IV débarque en HD nesquegen de la mort. Tout le monde était aux anges, prêt à démonter des types en armure super bright à coups de lance, hache, griffes, cerceau, scie sauteuse, épée, ou tout simplement avec les dents.
Et tout d’un coup, on comprend pourquoi Yoda et Dark Vador sont arrivés comme par enchantement dans cet épisode: ils ont senti un trouble dans la Force, comme si des milliers de voix s’étaient mises à hurler à la mort de Namco Bandai avant de s’éteindre subitement par suicide.
J’exaggère un peu, mais pas tant que ça. En lisant cet article, vous comprendrez en quoi Namco Bandai s’est encore une fois bien foutu de notre gueule. Mais ne gâchons pas tout de suite notre plaisir de retrouver Siegfried et sa bande de potes, hein.
Encore une fois, le scénario n’est qu’un prétexte pour se bastonner. Cependant les développeurs ont tenté d’apporter un peu de lumière sur les relations assez touffues entre les personnages grâce à La Chaîne des Ames, un sous-menu du menu Musée qui montre une sorte de diagramme coloré avec profils de personnages et flèches contextuelles qui lorsque l’on passe son curseur dessus, indiquent ce que fait tel personnage avec tel autre.
Mais ce qui saute aux yeux quand on commence une partie, c’est bien évidemment…
C’est carrément super beau. Mais alors beau comme un camion. Les cheveux et les vêtements volent au vent, les débris s’amoncèlent lors des impacts au sol, ça fuse dans tous les coins, ça brille, les lames s’entrechoquent… De ce côté, Namco Bandai ne s’est pas foutu de nous du tout: on assiste à du grand spectacle défouloir, et c’est ce qu’on demande à un Soul Calibur.
L’autre truc qu’on lui demande, c’est des personnages, plein. Et là au moins, ils ont la classe, et sont loin des persos oubliables des opus précédents. Je ne me souviens même pas de certains d’entre eux. Mis à part les personnages récurrents, quelques nouveaux font leur apparition:
- Hilde : Une princesse type Jeanne d’Arc qui se bat à deux armes: une épée courte et une lance. Assez lente, elle est néanmoins assez versatile avec l’utilisation de ses deux armes, pour la courte ou longue portée. Elle utilise pas mal de charges aussi. Ca la rend assez technique.
- Algol : Le gros boss du jeu qui manie deux épées et qui fait peur, sauf quand vous le combattez. Vous vous rendrez vite compte que c’est qu’une lopette.
- Yoda : Sur la version 360 on a Yoda et c’est pas un cadeau. Imaginez un nain qui saute partout, c’est à peu près ça. En clair, Yoda est hyper chiant en tant qu’adversaire. Vous ne vous servirez de lui que pour débloquer les succès le concernant.
- L’Apprenti : Issu du prochain jeu de Lucasarts sur Star Wars, l’Apprenti a déjà un peu plus sa place dans SC4. A noter que les utilisateurs de la Force ont une jauge de Force qui quand on l’épuise avec les pouvoirs vous rend tout étourdi. Demi-boss du mode arcade, c’est également l’adversaire le plus pénible du jeu quand l’IA l’a en main.
- Shura : L’une des quatre filles "spéciales" dessinées par des guest stars du manga. J’ai oublié son histoire, et elle se bat comme Cervantes.
- Angol Fear : Grande soeur de Angol Mois et évidemment dessinée par l’auteur de Keroro Gunso. Elle se bat comme Seung Mina mais son arme est plus courte, et ça c’est balot.
- Ashlotte : Une androïde appartenant à une secte. Elle est mignonne, se bat comme Astaroth, a des allures de goth loli et est dessinée par Oh Great! Que demande le peuple ?
- Shaerazade : J’ai oublié son histoire mais elle se bat comme Raphael et Amy, en gros.
Chaque perso est disponible en deux costumes et à part les deux premiers que j’ai cité, ils sont tous customisables via le menu de Création de Personnage, mais nous y reviendrons. En attendant faisons-nous peur deux minutes en allant dans la partie "Modes Solo"
Ouaip, je sens votre mine grise en voyant qu’il n’y a que 4 modes à tout casser:
- Arcade : Où vous passerez 8 stages à buter des ennemis pour au final absolument rien à part un joli score et des Gold (monnaie du jeu)
- Histoire : Du texte, des histoires similaires entre persos, une fin pourrie, 5 stages. Tout est dit. Ah non, ça vous donnera des Gold et une arme débloquée (souvent la Soul Edge / Calibur de votre personnage)
- Entrainement : Rien d’exceptionnel
- Tour des Ames : Une sorte de survival un peu ardu par moments où vous devrez gravir des étages (et en descendre). Dans chaque étage si vous réalisez une action spécifique (projection, faire un ringout, tomber du ring, marcher aux quatre coins du niveau) vous débloquerez un équipement en plus. Joie. Ca donne un peu de gold aussi au passage.
Et. c’est. tout.
Oui, pas de survival mode, pas de time attack, pas de Chronique des Epees, pas de Edge Master, non rien, que dalle. Le menu fait même un appel d’air à l’écran tellement il est vide.
Et ce n’est pas tout! Pour vous rassurer vous irez sûrement jeter un oeil sur le mode multi: il n’y a que Versus Standard et Spécial. Le mode spécial est en fait un mode où les attributs des armes et équipements sont pris en compte. Vous pouvez bien sûr prendre vos personnages modifiés en standard mais ça sera uniquement pour leur look.
Dans le mode Xbox Live, vous avez toujours uniquement versus standard ou spécial, mais aussi la possibilité de faire des parties classées ou des matchmaking. Dans le cas des parties classées, un score et des niveaux vous permettront d’avoir une idée du joueur en face (ça et puis son nombre de victoires et défaites). En matchmaking on peut être à 4 sur une partie, les deux joueurs qui ne jouent pas peuvent alors observer avant de prendre la place du perdant. En partie classée, il suffit d’en héberger une pour voir quelqu’un rejoindre dans les 30 secondes. On a difficilement vu pire. Le lag par contre sera un peu pénible par moments: si vous avez une mauvaise connexion avec votre adversaire, il va falloir jouer sur l’anticipation et composer avec le lag. Enfin, la majeure partie des duels que j’ai faits étaient tout à fait jouables. Par contre vous rencontrerez souvent Siegfried, Kilik et Cervantes, mais ça, on y peut pas grand chose. Il y aura toujours des n00bs.
Bref, c’est un peu la loose, et je mettrais bien une de mes MaOTD à couper que Namco Bandai va nous proposer des modes de jeu supplémentaires en contenu téléchargeable payant d’ici peu.
Parlons-en du contenu téléchargeable: ils ont pas chômé puisque deux jours seulement après la sortie du jeu, un set d’équipement à 100 MS Points (1 euro et quelques) ainsi que l’intégralité des musiques de Soul Calibur I (selectionnables dans le jeu par la suite) pour 1 200 MS Points. Ouais, soit 15€ pour une OST qu’on ne peut écouter que pendant le jeu. Au moins Namco Bandai reste fidèle à lui-même. Et le pire, c’est que le set d’équipement dont je parlais tout à l’heure ne pèse qu’une centaine de kilo-octets, ce qui veut dire qu’il est déjà présent sur le DVD du jeu, mais est juste bloqué. Sympa, surtout avec toutes ces rumeurs comme quoi on pourra acheter Dark Vador sur 360 et Yoda sur PS3 d’ici un moment. Ce qui laisserait penser que les deux personnages normalement exclusifs à chaque console sont en fait sur le DVD / Blu Ray. Nous verrons bien.
Enfin, à ce tarif autant revenir au jeu de base…
Globalement, SC4 se joue de la même façon que les précédents et vous ne serez pas trop dépaysés, si ce n’est certains coups qui varient quelque peu. Les deux grosses nouveautés de gameplay sot tout d’abord la jauge d’âme qui se vide au fur et à mesure des parades. Parer trop souvent fera baisser la jauge d’âme. Si cela arrive on est en situation de Brise-âme. Dans ce cas il faudra un coup puissant (ceux avec des éclairs) pour vous faire tituber, et l’adversaire pourra vous finir avec l’appui sur la touche LB. Plus facile à dire qu’à faire car vous mourrez probablement avant d’avoir épuisé votre jauge d’âme.
Autre point important, la destruction de l’armure. Chaque personnage possède trois parties d’armure: tête, corps et jambes. En bourrinant sur une des parties (coups qui touchent, pas coups parés) on peut au final détruire ce bout d’armure, et les coups portés à ces endroits seront beaucoup plus efficaces. Le brisage d’armure est assez défoulant et ajoute un petit côté stratégique au jeu, ce qui est fort bienvenu.
Enfin, pour cloturer ce test (déjà), on ne peut pas passer à côté de la personnalisation de personnage, véritable plus du jeu. En débloquant des succès (fort heureusement faciles, ou qui se débloqueront avec le temps) on obtient de nouveaux équipements (à la manière des succès de Valve pour Team Fortress 2). Il y avait de cela aussi dans Soul Calibur 3, mais Namco Bandai a poussé le concept encore plus loin: chaque équipement posséde des stats boostant l’attaque, la défense et/ou les HP. A cela s’ajoute un boost ou non de 5 caractéristiques de compétence: Puissance, Jauge, Impact, Boost et Spécial. Une fois qu’on aurra suffisament mis de points dans chaque, on pourra affecter à notre personnage des compétences telles que Anti-Sortie, Anti-Prise, Vampirisme, Charisme, Aimant, Récupération Jauge d’âme, et encore pas mal d’autres que je ne citerais pas. On peut mettre jusqu’à 4 compétences sur un personnage, et il faudra composer avec les points qu’on a mis dans les 5 caractéristiques citées plus haut.
Il y a moyen de faire un compromis entre look et efficacité, mais il est vrai que parfois pour obtenir le personnage que l’on veut, on sera bien obligés de l’habiller très bizarrement.
L’avantage de ces persos customisés (jusqu’à la voix, la coupe de cheveux, toutes les couleurs des vêtements, de peau, de cheveux, même la corpulence et la musculature) font qu’en multi sur le Live on croise parfois des petites perles de design. Bien entendu ces personnages se batteront comme des personnages originaux, mais ça permet par exemple de faire une Seung-Mina nekomimi meido armée d’une hallebarde, ce qui vous en conviendrez, déstabilise forcément l’adversaire.
Mettons donc les choses au clair: SC4 n’innove pas tellement et se contente juste de remplir son contrat. Je devrais m’insurger contre le manque de modes de jeux ou le mode en ligne un peu pauvre, mais quand on y regarde bien, tout le reste est là: combats sauvages, graphismes qui flattent la rétine, customisation très très poussée de ses personnages (il y a plusieurs centaines d’équipements et une dizaine d’emplacements sur le corps), défouloir immédiat, et si on ajoute à ça que sur 360 les chargements sont quasiment instantanés, on est tout de suite plongé dans l’action et le rhythme entre deux combats n’est presque jamais cassé. Soul Calibur 4 représente un oasis étant donné le nombre très faible de jeux de baston dignes de ce nom ces derniers temps. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’avec la sortie prochaine de Street Fighter 4, on sera vraiment gâtés cette année. C’est juste que Soul Calibur 4 aurait pu être infiniment mieux, un jeu tout simplement ultime, s’il avait bénéficié d’une plus grande richesse dans son contenu, et pas seulement un mode où on habille son combattant avant de l’emmener à l’abattoir. En attendant il ne va pas quitter ma console de sitôt, surtout quand j’aurai des invités à la maison, histoire de les tataner virtuellement à coups d’armes bien tranchantes.